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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 09:33

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Petit retour à nos derniers coups de pédale…

 

Après trois jours de grosses pluies, il nous fallut quitter Larissa… Pas des moins évident ! Et pour cause ! Dieu nous avait pris pendant trois jours sous son aile, nous couvrant de Ses bienfaits, à l’abri, au chaud, « repos, repas, repus ».

 

De plus, l’humidité de l’air s’était installée, laissant subitement l’été faire place à l’automne, les figues faire place aux châtaignes, le short au caleçon long, la casquette de saharien au passe-montagne… Bon, d’accord, j’exagère un peu. Nous quittions ce cocon, emmitouflés, et motivés par les rares rayons de pale soleil.

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La montagne s’offrit vite à nous… avec ses dénivelés, ses paysages sortis de la main du Créateur, avec ses rencontres fraternelles : alors que nous demandions notre chemin à deux villageois, une petite mamie, assise sur un banc, entourée de tout le voisinage, vint vers nous avec deux serviettes et des feuilletés aux épinards !

9.10.2010.Des Anges sur la route

 

Alors que nous demandions de l’eau à une famille attablée à 3h00 de l’après-midi, la grand’tante nous mit une fourchetté de frites dans la bouche, agrémentée petit à petit de feuilles de vignes, de boulettes, d’une salade de choux et d’un bon… nescafé frappé !!! Nous venions de partager la joie du déjeuner dominical et la surprise des photos instantanées (réel effet révolutionnaire qui fit accourir la moitié de la rue). Une petite séance photo s’imposa donc !

 

10.10.2010.Les Anges de la route

 

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Générosité d’un jeune fermier qui nous donna spontanément sa bouteille d’eau alors que nous avions besoin… d’une bouteille d’eau. Générosité de Dieu, à travers tous ces gestes, générosité inouïe de Dieu, quand William trouve un amoncellement d’élastiques alors qu’il en avait fait la demande dans son cœur !

 

« Criez de joie pour Dieu » (Ps. 33), criez pour Ses bontés, pour Ses merveilles ! Merveilles de toutes sortes, dont celles partagées avec vous par notre vidéo de quelques instants de la beauté de notre petit nid choisi pour la nuit à la belle étoile, (oui, certes sous la tente !), entre brebis, chevaux sauvages, chasseurs, scorpions et scarabées.


Pèlerinage… Purification... Chaque jour, nous vivons un déménagement… intérieur, extérieur… Dieu seul bouge avec nous, qui parfois avons ce sentiment d’être perdus au milieu de nulle part… ou ne savons plus trop vers où nous avançons ! Mais Lui demeure, Lui sait, Lui conduit !

 

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Heureusement que le positivisme indétrônable de mon homme ne défaille en aucune circonstance : « C’est la dernière côte… après c’est plat » (alors que la journée ne fait que commencer), « Par là, on évite 10 bornes, c’est génial » (alors que nous avons 3 km de route tout terrain, où nous avançons avec beaucoup de difficultés à 4km/h)… En plus de la météo tendance « pluie » ces derniers jours, nous gardons la forme aux couleurs d’un soleil, liquide !!

 

durwell


Ce 15 octobre, j’enfourchais mon vélo, avec mon « petit Père Durrwell »… Cinquième anniversaire de sa naissance au ciel !

 

L’aventure en ce jour se corsa malgré un beau soleil : nous avancions à tâtons, aucun tracé sur le Gps. Ce qui devait arriver arriva ! Deux choix : faire un grand demi-tour ou… passer à gué sous un pont, avec de l’eau jusqu’au genou. Ce que nous fîmes, avec crapauds et têtards pour nous frayer le chemin !

 

Dans la série des fantaisies du jour, nous avions trois fleuves à traverser : faire 30 km de détour ou monter sur l’autoroute, juste à côté de nous. La force et la ténacité de mon homme eurent vite fait de décider ! Et ainsi, de suite, et d’anecdotes en éclaboussures, et de kilomètres en bornes (69 ce jour-là, record pour nous !), nous atteignîmes Thessalonique !!

 

La creation de thessalonique

 

Ville incontournable de cœur spirituel avec Saint Paul, mais également de gestion de notre matériel vélo ! Et oui, nous avions quelques 2400 km au compteur et nos chaînes avaient besoin d’un relooking, enfin plutôt d’un changement radical : elles avaient (tout comme mon homme) quelque peu maigri et diminué d’épaisseur.

 

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Nous profitions donc de la capitale de la Macédoine pour faire le point, et les touristes, sous un petit soleil automnal : Thessalonique et sa « tour blanche »,

 

ses églises (Sainte Sophia,

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les Douze Apôtres,

 

Saint Dimitri, -son saint Patron-…), son port, ses remparts, ses quasi-souks, (avec une mise en bouche du monde oriental),

La grece attitude

 

ses glaces (presque italiennes, sauf le prix!), ses contacts insolites dont celui avec Emmanuel, professeur d’anglais, qui nous avoua que de telles rencontres le faisaient voyager !


Dimanche, 17 octobre, mon homme se sacrifia à rester rectifier le téléchargement échoué de nos cartes géographiques pendant que je me rendais à la messe. Nous quittions joyeusement la ville pour nous élancer vers un autre horizon, certes encore bien lointain : Istanbul… 


Il nous restait une part bien conséquente encore de la Grèce à accomplir (600 kilomètres)… et nous n’étions pas au bout de nos surprises ! Même si nous avions fait le tour de la « gastronomie » grecque  (qui n’est pas gastronomique : slouvaki, gyros, pita, gyros, souvlaki… sauf peut-être les desserts, mais là, j’avoue que nous ne nous offrons pas souvent ce luxe !), nous avions encore des « perles » à ajouter à notre collier, ou plutôt des graines à notre chapelet…


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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 10:08
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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 14:05

Rien que nous… et Dieu… « Ca, c’est l’aventure, comme j’aime », me lança mon homme… « Il ne nous reste plus qu’à prier et compter sur Dieu ! », poursuit-il… Oui, compter sur Dieu pour qu’Il ouvre la route… une route qui s’effilait de plus en plus au point de devenir un maigre tracé entre l’autoroute sur le flanc de la montagne à notre gauche et le lac, en contre-plongée à notre droite… Nous continuions jusqu’à un barbelé… Faire demi-tour ? impensable… Contourner ? invraisemblable… Ouvrir le barbelé ? im… si, possible. William commença à le dérouler, jusqu’à l’endroit où il fallut le sectionner…


Nous passions, refermions, et sans regarder en arrière, avancions ! Pour combien de temps ?

 

Gateau Anniversaire


Ce midi, un abri-repas fut à la hauteur de ce jour-anniversaire : une église dédiée à la Vierge Marie, où nous savourions, à l’ombre d’un figuier,… de succulentes pâtes sauce tomate-basilique (on en trouve devant chaque église orthodoxe, peut-être un prêtre pourra nous éclairer quant à leur vertu) !


La route semblait à peu près « praticable » malgré trous, passages gravionneux. Puis, à nouveaux : barbelés, tissés entre poteaux cimentés… Bis… Nous passions en catimini et repartions. L’ascension n’en finissait pas malgré les encouragements de mon homme à me faire espérer à chaque montée que c’était la dernière !


Ma prière du chapelet était rythmée par la cadence, par les zigzags en travers de route atténuant le dénivelé, et comme illustrée par ces églises-miniatures jalonnant tout le pays. La nuit commençait à tomber. William souhaitait à tout prix pour l’occasion de ce jour nous trouver un endroit moelleux… Autant vous dire, qu’il visait un hôtel et un petit restaurant ! Nous atteignons enfin le sommet !


27.9.2010.Les lacs

Rien à l’horizon, ou plutôt, si : collines, autoroutes, et mer au loin. Nous « escaladions » un sentier pour nous poser, épuisés de plus de 50 kilomètres. Le cadre rêvé au soleil couchant pour festoyer !

 

Menu : foie gras, transporté depuis notre départ, salade de maïs agrémentée de tomates (ramassées dans un champ sur la route), et crème de marron offert par ma sœur (et oui, tu étais de la partie… Enfin, on a trinqué avec vous tous… à l’eau !)… Quant à notre hôtel : tente de luxe, tout compris !

 

 

 


Nous dévalions en ce mardi 28 au matin, nos kilomètres effectués la veille… Après une nationale convenable, tout à coup, un sens interdit, puis fin de notre route ! Coupée… face à des barbelés derrière l’autoroute. Nous rebroussions chemin et réalisions qu’il n’y avait que deux solutions : prendre cette route appelée nationale -mais faisant apparemment fi d’autoroute- ou faire des dizaines de kilomètres de détours dans la haute montagne.


La première formule fut vite optée. A l’entrée d’une bretelle, nous allions trouver l’agent dans sa cabine pour lui demander la permission. Désapprouvant tout d’abord, il nous fit ensuite signe avec un ok pour que nous nous y élancions. La police nous doubla, on nous klaxonna à quelques reprises (était-ce pour nous encourager, ou ?), mais rien ne semblait anormal…

 

Donc nous « tracions » à belle allure, sur cette magnifique nouvelle route qui s’avérait être… une autoroute ! 30 kilomètres par-ci, par-là en un rien de temps ! Ce n’est qu’au bout de trois jours, en nous retrouvant à un poste de péage, qu’on nous fit remarquer simplement que ce n’était pas permis pour nous ! (Ce dont nous nous étions un peu douté…)


17.9.2010.arrivée à destination


Mais telle est la Grèce, sans loi… sans casque pour les motards, sans feux de circulation (ils clignotent ou ne fonctionnent pas), sans barrière de train (un homme se plante soudain au milieu de la chaussée pour arrêter les voitures, le temps que le train passe…), sans les trois-quarts des ingrédients sur une simple carte de taverne, sans clôture de ferme (ce qui nous vaut, tous les trois kilomètres, en plus des chiens errants, de nous retrouver avec un chien enragé à nos trousses !

 

la chasse aux chiens

 

Heureusement, William gère très bien « l’affaire » ! Mieux que notre engin-répulsif électrique, il les arrête d’un coup de bâton ou d’un cri magique !), sans prix affichés (d’ailleurs, à ce sujet, nous étions surpris de voir ô combien la vie y est chère, et quand les prix sont mentionnés, attention les arnaques…)


La liste pourrait être longue. Oserai-je en ajouter de notre point de vue : sans contact réel… Presque trois semaines en effet que nous arpentons ce pays et nous n’avons jusqu’à ce jour eu que des relations « d’intermédiaire » : mairie, paroisse, hôtel. Sans doute n’aurons-nous pas cette chance de rencontrer « de l’intérieur » des Grecs mais peut-être avons-nous l’explication la plus probable : la crise est passée par là.

 

velo caravane


Les gens sont obligés de s’entasser à deux, trois générations dans une maison ; et alors, quelle place peut-il bien rester à l’étranger ? La crise… Serait-ce elle aussi qui leur aurait volé leur sourire ? O combien ce peuple a le regard vide, terne, à la couleur des vêtements des femmes le dimanche matin, lors de la célébration de la messe : noirs…


Cela et nos petites « misères » ne nous empêchaient pas de garder notre joie de vivre, notre lumière à irradier, tout comme nos « je t’aime » hélés au vent, ou nos coups de klaxon d’amour pour nous rappeler que « rien n’est jamais acquis », ou simplement pour faire un coucou vivant, en passant…


Il est certains endroits, d’ailleurs, que nous passions plus vite que d’autres, quand on nous guida dans un village, à la recherche d’un simple abri, sûr, et qu’on nous proposa un « trou à rat », sous le regard de jeunes albanais avides et d’un prêtre… pas très orthodoxe !

Sauvés par Marie

 

Malgré le soir descendant, la nuit ne nous arrêta pas et nous trouvions refuge, une fois de plus, à l’abri de la Vierge Marie, à l’arrière d’une petite chapelle, à quelques kilomètres de là.


Nous allions de découvertes en découvertes, d’abandon en abandon… toujours plus vers le Nord, entre collines arides, champs de coton, cognaciers… (A ce propos, savez-vous que le coing se laisse croquer savoureusement, lorsqu’un petit creux vient faire place dans votre estomac ? -Nous ne reculons devant aucune expérience-…)

 

Un sacré vent du Nord nous faisait redoubler d’efforts, non des moindres, étant donné les dénivelés ! Quand votre compteur affiche une moyenne de 10 km en une heure et demi, heureusement qu’il vous reste l’espérance ! (D’ailleurs, vous aurez noté notre humilité grandissante ! Nous n’avons pas brandi notre compteur à nos 2000 bornes… mais nous n’en étions pas moins heureux, nous vous l’avouons !)


Après le ciel étoilé d’un soir, un abri de plage (béni vu les gouttes de pluie qui tombèrent) le lendemain, nous eûmes droit à une église, au-dessus de notre tête ! Le rituel de la fin d’après-midi de notre samedi ne changeait pas : chasser un lieu pour aller à la messe le dimanche. Ce que nous fîmes ce 2 octobre. Premier refus dans une paroisse, hôtels complets ou « arnaqueurs », nous patientions donc à l’ombre d’une autre église, persévérants.


Le prêtre aurait bien voulu nous éviter… A la place, il nous proposa le terrain vague d’en face, parsemé de débris de construction inachevée, -cliché assez fréquent qui donne à ce pays un air parfois apocalyptique-… Nous sentions que nous le bousculions… Ahh, comme  elle est éprouvante Seigneur, la mise en pratique de ton évangile d’amour !

icone vierge


Après un temps de réflexion, une petite salle de catéchisme, sous-terraine, nous fut gentiment octroyée. Il fallut négocier « dur » pour l’obtention d’une clé. Mais lorsqu’ils comprirent que nous étions précisément là pour participer à une messe, les cœurs s’ouvrirent. Les sourires n’en naissaient pas pour autant… Une paroissienne, déléguée par un des prêtres nous apporta soudain lait, brioche et pomme… sans doute pour le petit déjeuner.

 

Nous entamions déjà ces douces provisions pour notre dîner… Seuls les cafés étaient ouverts, seuls les hommes y étaient attablés, seuls nous étions « étrangers », l’été avait bel et bien fait place à une fraîcheur, que seul l’amour peut réchauffer.


Le réveil matin fut carillonné par un harmonieux tonitruant son de cloches ! 7h30 : matines oblige ! Après la longue célébration, une collation typique fut offerte : café grec, brioche, noix, dragées… Nous étions toujours surpris du dénouement de la messe. La communion en était le terme. A peine le pain, corps du Christ, en bouche ou encore en main, les gens « caquetaient » et allaient de toutes parts, quittant l’église comme une véritable basse-cour…

 

Aucun recueillement. Certes, nous n’avions guère de références quant à cette confession. Le plus surprenant, ce matin-là, fut qu’à la sortie, nous nous confions, l’un à l’autre, le manque de la liturgie auprès de nos fraternités de Jérusalem…  Oui, cher Frère Yvan-Pierre, chère communauté de paroisses, nous ne vous oublions pas !


Notre monture prête, nous poursuivions notre route, malgré ce jour du « repos du Seigneur ». Il veillerait bien certainement pour nous l’octroyer en lieu et en heure…

 

champ de coton


C’était le temps de la récolte du coton. Les champs et bas-côtés de notre route, en plus des bouteilles et cannettes, revêtaient un aspect de léger manteau neigeux… Au bout de 30 kilomètres sans pause, les cols enfin derrière nous, nous profitions d’un petit bourg pour nous rassasier.

 

Mais il était 15h00 et nous étions dimanche ! L’unique rue piétonne était quasi déserte. Nous la traversions avec cette impression de ressembler à des extra-terrestres… (Un extra-terrestre soudainement chanceux, car sous la roue de son vélo, William dégota un billet de 20 euros ! -Il faut avouer qu’il demande régulièrement au Bon Dieu que nous ne manquions de rien !- Cela nous mit donc doublement en appétit et en joie que le Seigneur nous offrait notre repas dominical !)


Quelques âmes animaient les cafés qui, seuls, semblaient ouverts. Mais au bout de la rue, un petit restaurant. Nous parquions tout notre attirail et demandions s’il était possible de consommer. Nous arrivions trop tard, il fermait. On prit donc place sur un banc, au bord de la route, pour déballer nos boîtes de maïs-boulettes et partagions ce festin avec un vieux chien.

 

La genereuse paroisse de Niki

 

En fin de journée, à l’affichage de plus de 45 km, nous entrions dans un petit village, Niki. Un petit clocher, un petit monsieur, un petit groupe de jeunes adolescents parlant l’anglais… un petit sacristain, notre petit mot… un petit moment de patience…


Quelques temps plus tard, nous étions escortés par deux mobylettes jusqu’à une salle paroissiale au côté d’une église dédiée à saint Nektapiok. Cinq œufs, des pommes, du pain, des clés, un toit, une nuit… Tout à coup, avec le « téléphone-grec », du monde s’était mobilisé pour nous, sans que nous ne comprenions tout, simplement en faisant confiance ! Quelle chance ! Quelle bénédiction ! Nous savourions ce soir-là, comme si cela avait été du caviar, nos œufs (alors que je n’ai jamais vraiment aimé cela). Cela faisait plus d’un mois que nous n’en avions mangé !

 


Nous quittions ce petit refuge sous la grisaille, le cœur heureux, les klaxons claironnant à la volée nos deux sacristains venus nous saluer. Direction Larisa, grande ville incontournable pour pneus, chaîne et phare du vélo de William à changer. Le stress, la « faune » citadine nous plongèrent rapidement dans une autre réalité que celle des derniers jours désertiques.

 

Nous tentions l’option « mairie ». En arrivant devant le bâtiment haut de quatre étages, nos réflexions se croisèrent. Cela risquait de se passer de façon bien différente des petites bourgades précédentes (service social et toute une procédure peut-être) ; mais, quoi qu’il en serait, nous étions prêts pour l’aventure. William resta en poste à l’entrée avec les vélos.

 


L’expédition commençait. Sans essayer de me faire comprendre, je donnais directement le petit mot à l’accueil. La femme derrière son guichet héla quelqu’un qui me conduisit dans une salle d’attente au deuxième étage.

 

Quatre, cinq personnes assises, une secrétaire derrière un bureau. Y avait-il un ordre de passage ? Combien de temps cela allait-il durer ? Et mon homme qui avait besoin de passer aux toilettes… Je regardais autour de moi, puis m’avançais avec retenue vers la secrétaire. Elle lut attentivement le mot, se leva, me demanda de la suivre, traversa un hall, ouvrit une porte…

19.9.2010.Tranche de vie du Père Paul de


Nous étions dans le bureau du maire ! Il ne parlait pas un mot d’anglais, elle me fit donc la traduction, avec cette question instantanée : « Qui vous a écrit ce mot ? »… Ce mot, béni !! En l’espace de quelques instants, après deux, trois questions, (combien nous étions, le nombre de jours à rester…), le maire passa deux coups de fil. La secrétaire me donna très rapidement le déroulement de notre « destiné » larisienne : la municipalité tenait à disposition des chambres, où nous aurions également droit à un panier-repas. Nous n’avions qu’à patienter jusqu’à l’arrivée du « coursier » qui nous ouvrirait le chemin, en pétrolette !


Dans la hâte, je dévalais les escaliers pour permettre à mon homme de se soulager. L’attente pouvait durer… Il était 12h45 environs. Quelques dix minutes plus tard, après m’avoir offert une collation, la secrétaire me présenta à un vieux monsieur, me salua en me souhaitant chaleureusement un bon séjour à Larisa…


Nous traversions la ville, entre mobylettes, piétons, chauffeurs un peu fous, pour nous retrouver dans un petit renfoncement d’une ruelle tranquille. La gardienne nous accueillit, peinée de ne pas parler un anglais correct, puis nous montra notre chambre… Il était 13h30. Nous nous installions tranquillement dans un vrai nid douillet avec de vrais lits et une vraie douche (grand bonheur après 5 jours sans !)

 

Donne-nous notre pain de ce jour

 

Après nous avoir rapporté produits de ménage, shampoing, elle nous ramena deux plats de pommes de terre-poulet, livrés spécialement et encore tout chauds ! « Donne-nous notre pain de ce jour »…

 

Soit loué Seigneur pour ce pain, donné par Ta grâce et la générosité des hommes !

 


7.10.2010.Ange Irene et Dimitri

Notre déjeuné fameusement apprécié, nous faisions la connaissance d’Irène, assistante sociale de la municipalité, revenue exprès l’après-midi, pour nous expliquer quelques modalités de la maison, nous faire signer un papier, nous proposer son aide pour toutes questions quant à notre séjour.

 

Nous étions lundi, 4 octobre. Les réparations du vélo de William durèrent toute la journée du mardi. Irène, qui nous avait apporté des sablés pour le petit-déjeuner, nous avait proposé de rester le temps que nous avions besoin. Et nous en avions besoin : le manque de sommeil, les articulations en compote, un pseudo-virus ou une crise de foie  (depuis un sandwich-secours dévoré le long de la route ; à moins que ce n’était l’unique cône glacé de Grèce, -peut-être mal conditionné et, de toutes évidences, mal digéré-). Nous ne réfléchissions donc pas longtemps pour la décision de prolonger…


Nous sommes jeudi, 7 octobre… il ne pleuvra qu’une fois aujourd’hui, et c’est un tout gros plaisir de venir vers vous, à travers la fenêtre de ce local de la municipalité qui laisse filtrer quelques ondes pour la réception free wifi d’internet ! Toutes nos pensées, toute notre affection vous rejoignent…

 

ps: on est tombé littéralement amoureux du... café frappé !!!

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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 09:44

 

17.9.2010.Elle est belle

...Nous nous élancions donc vers l’un, puis l’autre… Refus catégoriques, puis tout d’un coup,...

 

on nous amène chez une femme parlant le français. Chance ! Avec son mari, elle discute, nous offre une délicieuse baklava et citronnade fraîche. Après consultation entre l’un et l’autre, elle nous propose de nous faire un mot à présenter au maire, qui, à 20 heures passées, est encore en pleine réunion. Déçus de les quitter, nous nous dirigeons vers la mairie à quelques mètres de là.

William fit une dernière tentative sans succès auprès d’un particulier. Je m’empressais de lui dire que, vu la méfiance des gens, les portes s’ouvriraient sans doute plus facilement là où « on » nous conduisait…

La porte de la mairie, grande ouverte, j’embrassais mon petit homme, m’élançais à l’intérieur, confiant cela à Marie… J’essayais de repérer un homme, susceptible d’être le maire, au milieu de cette assemblée, ou plutôt, de cette meute masculine grandement animée !

22.9.2010.Ange Paula

ci dessus, Paula

Une femme, la secrétaire, fit l’intermédiaire. Infime attente puis un homme sort, nous salut courtoisement. Echange en anglais avec nous, disparition dans son bureau, réapparition, avec ces mots :

« vous dormez à l’hôtel ce soir ». Je répliquai que ce n’était pas dans notre budget. Il affirma alors… Ce n’était pas une question mais une invitation : « c’est la municipalité qui vous offre la nuit, à Chris Paul Hotel ». « O my God ! » répondis-je… Les jambes m’en tombaient…

Mais ce qu’il faut que je vous relate, c’est le préalable caché, dans le cœur de ma prière… où je confiais notre nuit au Seigneur en lui disant, certes avec audace :

« Seigneur, puissions-nous être accueillis comme si c’était Toi qui étais accueilli, sachant que celui qui nous accueillera sera Un Christ, sera béni de Toi… »

Et sur le chemin abrupt nous menant à ce village de Diakopto, d’avoir mémorisé ce nom étrange de « Chris Paul Hôtel », (auquel j’aurais volontiers ajouté un « T ») alors qu’il apparaissait en grands caractères… Nous nous rendions donc à l’hôtel, « sous le choc » de la grâce inouïe de Dieu, après nous être jetés au cou l’un de l’autre.

hotel big

Nous arrivions à un endroit charmant et calme, accueillis par Paula… Le maire vint nous saluer deux heures plus tard. Après un bel échange avec Paula, elle nous souhaita une bonne nuit, nous garantissant un petit déjeuner de sportif !

C’est là que l’effet « boule de neige » du Bon Dieu (même en été, et en Grèce, cela arrive… si, si !) se produisit : la réceptionniste nous demanda si nous voulions rester un jour de plus ou partir !

Paula nous offrit de prolonger notre « nuit-séjour » dans son hôtel !!! Plaisir de vaquer alors aux occupations les plus diverses, dans son « apparat » le plus simple (lessive, raccommodage, course, mise à jour de notre blog…) au plus somptueux (quelques brasses dans une piscine - à nous tout seuls - au pied d’une montagne).

En tout cas, nous ne nous remettions pas de ce qui nous arrivait ! Seigneur, tu nous combles… Aucun mot n’est à la hauteur de Tes bienfaits !… Sois béni pour tout cela, pour ceux qui sont sur notre route, et pour tous ceux, restés dans notre cœur, vous tous !!

C’est donc ravigotés de cette gratuité et générosité des cœurs, que nous reprenions notre vélo, entre montagne et cigales, à notre droite, mer et mouettes, à quelques mètres en contrebas. Nos coups de pédale, en plus de notre méditation, étaient orchestrés par la symphonie des vagues déferlantes. Ravissement des yeux, contemplation de la beauté du Créateur, le tout dans le souffle d’un vent de dos qui nous donnait une vive cadence !

L’accueil grec avait une toute autre dimension… Nous avions beau exprimer le désir de rentrer en contact avec eux, nul effet positif jusqu’à ce jour. Méfiance ? Indifférence ? Les gens nous renvoyaient au maire, qui apparemment avait une formule « caritas » pour les personnes de passage. Quoiqu’il en soit, ce vendredi soir, la mairie fermée, nous tombions sur le chef cuisinier d’un restaurant en bordure de mer qui nous suggéra de dormir sur la plage la nuit, nous assurant toute sécurité.

Notre régime « sandwich » avait ses limites et comme il nous invita à boire un café avec lui avant de prendre son service, nous nous y offrions notre premier restaurant grec, avant un petit plongeon de nuit !

Notre sommeil ne fut pas des plus paisibles. Alors que nous nous étions installés à l’abri d’un cabanon, une voiture s’arrêta, un gardien en sortit et nous somma de quitter le lieu où il était vraisemblablement interdit de dormir. Nous implorions sa pitié car, en pleine nuit, nulle envie de nous déloger ! Promesse de partir au soleil levant… où nous profitions de cet endroit pour une trempette ravigotante avant de continuer la route.

Route quelque peu déconcertante, oppressante même parfois. Que se tramait-il derrière les volets fermés de toutes les maisons ? Les villages semblaient fantômes, entre midi et… 18h00, « hantés » par la seule présence de quelques chiens bien souvent errants… Nous savourions d’autant plus la joie de pédaler à deux !! Comment vivent les Grecs ? Comment les rencontrer « de l’intérieur » ? Difficile mission apparemment…

Nos aventures étaient cependant parsemées de piments, à toutes les sauces : pause pique-nique-baignade, vaisselle à l’eau de mer, paris divers -de distances, largement erronées (mais mon petit homme est très bon joueur !)- …

Sonia,Wiliam,Sonia

Et des rencontres encourageantes, dont une, le long de la mer, celle de Sonia, Irlandaise et Nickolas qui nous donna une précieuse information alors que nous lui demandions conseil pour une messe du lendemain : Corinthe, à quelques kilomètres, et sa cathédrale, Saint Paul, où il avait prêché !

Nous pédalions allègrement, heureux de mettre nos roues dans les pieds de ce personnage biblique, à la chasse à l’âme accueillante pour la nuit. Les tentatives infructueuses nous conduisirent jusqu’à l’église Saint Georges, où les vêpres allaient commencer. Nous rencontrions alors Père Paul, prêtre orthodoxe, et sa sœur, parlant le français ! Une petite salle paroissiale et ses moustiques nous étaient délicieusement proposés !

22.9.2010.Ange Père Paul

Tout joyeux, après le café grec offert, nous dévalions, ce dimanche 19 septembre, la rue vers Corinthe et sa coupole. Tous les offices religieux en Grèce commencent à 7h00 (avec les matines) pour s’achever vers 10h00… Il était courant d’arriver à « toutes heures ». La célébration, malheureusement incompréhensible pour nous, fut rythmée de signes de croix et de psalmodies priantes. Nous communions aux deux espèces, à la cuillérée de pain mélangé au vin. Ressourcés de cette nourriture divine, nous avancions sous le soleil de Grèce.

IMGP19.9.2010.Coupole de Saint Paul

Ce pays n’est décidément jamais plat, mais ô combien nous nous régalions de tant de beauté. En chemin, nous rencontrions un pèlerin allemand à bicyclette, se rendant à Jérusalem également ! Nous échangions impressions, itinéraires, logistiques, puis chacun reprit sa course…

Il nous fallait désormais prendre définitivement la décision de contourner Athènes ou d’y plonger, avec ce que signifie « capitale », pour les bicycletteurs ! La consultation de la carte, en plus de quelques dissuasions, nous confirma dans le choix de… tenter la montagne, comme nous vous l’annoncions !

Ce soir-là, nous inaugurions notre première nuit en camping depuis notre départ… Et peut-être pour cause (sans le savoir cependant !) Quand on aime la quiétude, la nuit au clair de lune sans lampadaire, il devient difficile de trouver la meilleure place dans un endroit très limité…

Nous trouvions refuge tout de même aux premières loges : face à la mer, sous un pin, à côté d’une caravane résidant à l’année. Le camping se vida petit à petit de ses baigneurs ; il ne resta bientôt qu’une douzaine de chats pour fouiller nos bagages et notre voisine, qui de premier abord, avait perdu son sourire et ne comprenait pas nos salutations.

Après notre nuit sous la voûte céleste (la douceur nocturne nous le permettant encore), notre sport aquatique du matin, un téléchargement d’itinéraire sur notre GPS, notre petit rangement, nous casse-croutions les petits restes.

20.9.2010.Le bon plat grec de Roula

C’est alors que Roula, la voisine, nous apporta un immense plat de soupe de lentilles et une assiette de feta parsemée d’olives ! Repas typique grec, nous affirma-t-elle avec fierté ! Elle revint avec deux bières, de l’eau fraîche, du pain… On peut se tromper sur les apparences…

Un cœur est un cœur… et recèle nombreux trésors, même celui de cibler les péchés mignons de mon petit homme… car, comme si Dieu lui avait soufflé quelque chose, elle nous rapporta deux autres canettes de bière que nous glissions dans nos affaires.

La rencontre des cœurs grecs se faisait petit à petit, au gré de nos avancées, au rythme des paysages qui bientôt allaient se transformer. Nous quittions la mer pour rentrer dans les terres, bien vite agricoles, entre oliviers, montagnes, vergers.

22.9.2010.Quelle galère

Les dénivelés commençaient à se faire ressentir. Une petite pause était bienvenue, parfois autour d’un café frappé (sur lequel William et moi avions jeté notre dévolu-découverte) ou d’un coca dopant !

Pour vous raconter cette anecdote-chapelet, après avoir prié la dizaine de la « Visitation » (où je demandais au Seigneur de mettre sur notre route des « Elisabeth »),

nous nous arrêtions à un petit magasin pour consommer un rafraîchissement. Entre devinette et quelques nouveaux mots grecs à notre connaissance, nous échangions avec la gérante du mini-market qui nous prit, soit en compassion, soit en folie… Nous la saluions ; elle nous donna alors deux petits paquets de croissant ; je lui demandais spontanément son prénom et joie de l’entendre me répondre « Elisabeth » !

Qui pourrait dire que la langue est une barrière ? Le Seigneur, Lui en tout cas, se sert de tout pour nous dire qu’Il est présent en toutes choses, aussi insignifiantes mais délicates, et qu’Il nous accompagne à tous moments !

Ce soir-là, bien épuisés pour poursuivre davantage notre route et malgré les recommandations entendues, nous nous arrêtions dans un verger d’oliviers. La chienne du propriétaire voisin, qui venait de partir, n’était pas la seule alentour ! Entre les innombrables moustiques, les chiens errants aboyaient au loin.

22.9.2010.Notre ange gardien de la nuit

William, avec son sens aiguisé et son empathie pour les animaux, après avoir joué avec Thésia, l’apprivoisa en un instant. Cette chienne veilla admirablement sur nous tout au long de la nuit ! Et sa protection ne fut pas vaine lorsqu’un autre chien approcha en grognant. Notre départ au petit matin fut touchant ; elle galopa de toutes ses forces jusqu’à la parcelle limitée de son territoire.

Les dénivelés de la journée étaient une grande mise en bouche pour les jours à venir. Nous passions un premier col, pour redescendre, remonter, et nous retrouver, malheureusement, au niveau 0… Ainsi en est-il de ce pays… Nous arrivions donc au dernier point de mer, voire de vies, avant nos ascensions prochaines.

Dernière halte également pour faire un plein en victuailles, vides, en baignade, en repos éventuel après ces précédentes nuits guère réparatrices… Mais c’est en fait au bout du monde grec que nous mettions pieds à terre ! Après avoir longé la côte quasi déserte, salué quelques messieurs à un café, découvert que ni magasins, ni camping n’existaient, que la tente était apparemment interdite, nous demandions aux hommes attablés à jouer s’il était possible de manger quelque chose aux alentours…

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A ce moment, une voiture prit le tournant et une femme, Evi, en sortit, discuta avec l’un d’eux, puis nous fit signe de la suivre ! En ce jour de la Saint Matthieu, j’entends résonner la parole du Christ : « Suis-moi » !

Nous allions donc confiants de par une route cabossée, jusqu’en bout de crique, où un dernier restaurant faisait face à la mer, après une ribambelle d’autres guinguettes similaires. Evi en était la propriétaire. Nous lui demandions s’il était possible de passer la nuit quelque part.

Malheureusement, là, si la langue n’est pas un obstacle, se comprendre peut être fort précieux ! Tout à coup, Evi me donna son téléphone. Au bout du fil, son fils, qui, dans un bon anglais, me demanda ce que nous recherchions. Je lui soumettais alors notre situation, puis lui repassa sa maman. Sans attendre quoique ce soit, nous mangions avec grand appétit la friture fraîchement pêchée de la nuit.

22.9.2010.Evi et Anna a l'ouvrage

En fin de repas, Anna, l’employée, m’interpella à la suivre. Elle me montra en face du restaurant une vieille caravane, me faisant signe qu’elle était pour nous si nous souhaitions y dormir ! Je lui manifestais toute ma gratitude, cela nous comblant, bien évidemment !

Un petit plongeon le long des calanques, une fin d’après-midi reposante, un brin de partage multi-langues, un massage sur les tempes douloureuses d’Evi et, par l’intermédiaire de son fils au téléphone, la proposition de rester le temps que nous souhaitions. Un jour de repos avant d’attaquer l’ascension n’est-il pas mérité ?… Nous acceptions donc cette gentille invitation, et profitions de ces heures paisibles, en ce coin perdu du monde.

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Nous rencontrions ce soir-là deux charmantes personnes, Petrus et Syran, Grec et Arménienne, qui nous inclurent à leur table, leur discussion, leur voyage de vie ! Un pur instant de bonheur, arrosé d’ouzo… et des cœurs ouverts à souhait, lumineux et prêts à nous accueillir chez eux, si notre chemin avait pu passer par Athènes !

22.9.2010.Les joyeux Lurons

Après une nuit où le vent n’avait cessé de fouetter la caravane, nous avions prévu de partir tôt en ce jeudi 23 septembre. 7h00… Le ciel, voilé de quelques nuages, laissait passer quelques éclaircies et, au milieu, la lune flottait encore. Un petit déjeuner de sportif, les dernières préparations et nous voilà prêts… psychologiquement aussi !

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En route pour la première montée, les premiers changements de vitesses. Et là, crac ! Mon dérailleur, semble-t-il… William tente de cibler le problème mais la panne semble délicate à réparer. En mon for intérieur, ce murmure : « Que rien ne te trouble… » Puisse notre cœur n’accueillir que la volonté de Dieu en toutes circonstances… On démonte donc les sacoches sur les bas-côtés de cette rue, commence à regarder de plus prêt.

Un fourgon s’arrête alors avec une voix de femme dans un anglais à « fort » accent et nous lance : « Can I help you ? » (Puis-je vous aider ?) Je fixe l’immatriculation et m’écrie : « C’est une Française ! »

On explique rapidement la situation à Amira, sillonnant, seule avec son chat, la Grèce et le monde. Pour le « bémol », cela faisait 3 fois qu’elle passait et repassait dans cette rue, pour y trouver d’un village à l’autre du gasoil…comme si elle passait la quatrième fois, là, exactement pour nous !

22.9.2010.Arris le sauveur du coin-copie-1

Elle me proposa de m’emmener chez nos hôtes pour m’enquérir d’un éventuel réparateur-vélo ou « quelque chose » de ce genre dans ce trou perdu ! Un voisin venu, de bon matin, aider Evi nous prêta ses compétences de mécanicien… Au bout de plus d’une heure, mon vélo était « en état »…

 23.9.2010.bienvenue en Inde

Amira nous offrit le thé, en faisant « salon », assis sur la route. Joie d’échanger, en français, de tout, de nos itinéraires convergents, à savoir Villia (village au-delà des deux premiers gros cols), de sa liberté d’être, et de sa proposition à embarquer nos bagages jusqu’à cette bourgade.Cela fut accueilli comme « envoyé du ciel ». Rendez-vous en haut du premier col pour refaire nos forces !

23.9.2010.On tente la montagne 

Nous entamions donc notre ascension vers 11h00, dans la chaleur mais la légèreté et l’action de grâce des enfants de Dieu… à qui, (je vous avoue humblement…) la veille, j’avais confié que, s’Il le voulait, Il pouvait nous envoyer un camion pour nous prendre !

A mesure que la mer se dessinait au loin, que nos mollets s’endurcissaient au pourcentage de la montée, que la sueur dégoulinait dans notre dos et que mon chapelet s’égrainait, nous ne pourrions dire ô combien nous rendions grâce à Dieu d’être libérés de notre chargement ! Au détour d’un virage, dans le creux des arbres, Amira apparaissait de la taille d’une demi-allumette.

Toutes les astuces étaient bonnes pour adoucir les dénivelés : pédaler en zigzags, ne pas relever la tête du sol, nos sourires mutuels pleins d’amour, prier…  Les klaxons venaient fréquemment nous encourager. Un passage se corsait. Sagement, on mit pied à terre et poussait…

Nous avions gravi plus de la moitié de la distance. Un vieux monsieur s’arrêta à ma hauteur, me parla et fit un signe. Je ne fus pas sûre de le comprendre et avec surprise refis les gestes : « Nos vélos, et nous, dans la remorque ? » Il hocha la tête… Un regain de force nous traversa tout à coup pour charger vélos et remorque dans le coffre de son 4X4 ouvert. Si quelques âmes douteraient encore de Dieu, qu’elles viennent nous rejoindre !!!

23.9.2010.Amira

Nous atteignions donc ce premier sommet bien plus vite que pensé ! Amira avait préparé le déjeuné, qui, tel le panorama choisi, excellait en qualité : mer, montagne… Pause invraisemblable, avant de nous élancer pour la deuxième étape. Le vent de face se chargea de corser notre cadence, certes déjà faible. Le ciel devint menaçant et, avec l’altitude, les températures diminuèrent rapidement.

C’est à peine si nous savourions la descente pour l’entrée à Villia, tant nous étions étourdis et refroidis par le balayage du vent. En attendant Amira, restée dans la pinède jusqu’au retour de son Machito de chat, nous prospections pour notre nuitée.

Incompréhension, refus, église sans prêtre sur place, mairie sans maire… Mais comme Amira nous avait proposé la formule de secours dans son camping-car, peut-être n’y avions-nous pas mis la motivation nécessaire. Après avoir trouvé une place légèrement retirée du village, nous festoyions tous les trois.

Et ce n’est pas trop dire ! Purée de carottes fraîches, travers de porc, tzatziki… et un petit « caramelo » (non, ce n’est pas une sucrerie, c’est un vin blanc délicatement sucré). L’improvisation d’un lit pour mon petit… grand homme fut moins marrante ! Je pense qu’il passa la pire des nuits depuis notre départ, allongé sur deux sièges, au milieu desquels le boîtier de vitesses. Mais grâce d’avoir été à l’abri de ce grand vent de montagne, des chiens errants et de l’éclat lumineux d’une pleine lune !

27.9.2010.Thiva

Après un petit déjeuner de rois, nous quittions notre ange de ces heures partagées. Amira poursuivait sa route ; nous, la nôtre, direction Thiva avec la joie d’un col, peut-être légèrement plus en douceur, mais ô combien plus en longueur… Notre compagnon de route, monsieur le vent, n’avait décidément pas changé sa trajectoire. Il était parfois cependant assez fort pour changer la nôtre. L’arrivée au sommet du col fut telle une petite victoire.

Sous le ciel gris, une plaine à perte de vue, clairsemée de collines, oliviers, fermes, puis la zone industrielle de Thiva. Nous atteignons cette ville tout en dénivelés (elle avait souffert sept tremblements de terre), en milieu d’après-midi, épuisés. Le petit mot destiné au maire, précieusement gardé, nous sembla être la solution de secours du moment.

Mais voilà : 16h00 avaient sonné. Une jeune femme de ménage nous expliqua derrière la porte en verre de la mairie qu’elle fermait à 15h00. Je lui dépliais tout de même mon mot. Elle nous pria d’attendre. Au bout de 10 minutes, elle revint, nous demanda de patienter jusqu’à l’arrivée d’une femme, qui ne tarda pas. Vaso (responsable athlétique de la ville) et son mari, Sotiris (banquier, entraîneur de basket et peut-être le maire ?) avaient quitté leurs activités pour nous accueillir en nous souhaitant une sincère bienvenue.

27.9.2010.Notre ange sportif

En l’espace de quelques minutes, accompagnés d’un professeur de sport, Peros, ils déployèrent toutes les énergies pour trouver des clés, nous conduire jusqu’à une sorte d’hôtel de jeunesse à 3 km, (où seuls des sportifs semblent séjourner de temps à autre), nous montrer un magasin de vélos (et nous présenter au gérant) pour contrer aux réparations nécessaires, nous indiquer une taverne -où nous devions nous annoncer de leur part-.

Perdus au cœur de la pinède, Dieu allait nous faire reposer… deux-trois jours si nous le souhaitions, selon les mots de Peros, lorsqu’il me remit les clés. Nous nous sommes, ce soir-là, éteints avec le coucher du soleil, ou plutôt sous une forte pluie. William n’eut même pas le loisir de se rendre compte de ce dont nous étions épargnés. Il ferma les yeux tout habillé, il était à peine 19h30. Une douche froide, quelques rangements et je m’endormais dans le moelleux de draps confortables, louant doublement le Seigneur pour cet abri, bien au sec !

Et oui… un « simple » petit mot, tel un tour de magie sorti d’un chapeau, ou plutôt, une bénédiction, donnée par l’intermédiaire d’une femme, nommée… Marie !

La matinée du samedi 25 septembre passa à vive allure ; nous avions même dépassé le tour du cadran, tant la fatigue s’était accumulée. Au cours de l’après-midi, Peros, accompagné du réparateur-vélo, vint toquer à notre porte. Il s’étonnait que nous ne soyons pas passés au magasin la veille au soir.

Après avoir jeté un œil à la bicyclette de William, il suggéra de se retrouver là-bas, pour remédier à tous nos petits tracas. Une heure plus tard, mon homme revenait avec un vélo remis à neuf et les pièces changées, tout cela… gracieusement ! Ou, et, « grâce à Dieu » !

Inouï, indicible… Cela a goût de « redondance », me direz-vous peut-être ! Cela a surtout goût d’un Dieu d’Amour, je crois… A la question de William au cours de ce week-end : « Qui sommes-nous pour mériter tout cela ? », je n’eus d’autre réponse que celle-ci : « Les enfants bien-aimés d’un Père infiniment bon, qui nous aime par-dessus tout » !

22.9.2010.Les Minis

Le dimanche étant le seul jour désormais où nous pouvions aller à la messe, nous ne réfléchissions pas pour rester. Nous nous élancions au petit matin de ce premier jour d’une nouvelle semaine, à la recherche d’un petit clocher. Une célébration englobant à la fois la Parole, l’euharistie, la commémoration des 40 jours après le deuil d’un être, des baptêmes…

Nous étions là, simplement en présence de ce Dieu qui se donne, qui donne. A la sortie, un monsieur handicapé semblait bien plus gâté en offrandes que nos mendiants de France, quêtant sourires, piécettes, dignité… De l’autre côté, un sachet de fruits secs et une brioche étaient distribués à tous les fidèles, venus s’associer à la mémoire de l’être défunt.

Nous profitions de ce moment ensoleillé pour sillonner les rues de Thiva, au creux de ce temps suspendu, sacré du dimanche. Puis, l’heure du repas et le « pourquoi pas aller à la taverne juste en bas de chez nous ? » Nous découvrions un endroit, en bout de route, où en plus de la nourriture du corps, celle de l’âme était dispensée. En effet, enveloppée d’un manteau de pins, à deux mètres de ce petit restaurant, une église était cachée.

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Nous prenions place dans ce petit coin perdu, à une heure bien française pour manger… (15h00 doit plutôt correspondre à l’horaire grec). La chapelle commençait à s’animer : un baptême allait être célébré. Le choix de notre repas s’arrêta aux deux premières énumérations du gérant ; manger autre chose que poulet-frites allait couronner notre jour de fête. Une côte de bœuf et d’agneau avec petits légumes ! Vive les bons petits plats à la « française »… Gourmets, en fait, et fins gastronomes les French… Bon, il faut dire que les snacks sur les bords de nos chemins ne sont guère variés, ni raffinés… ! Inutile de préciser que la gourmande que je suis pense souvent aux délicats plats et desserts de sa maman…

En allant régler la note alors que je me présentais, comme convenu, venant de la part de Sotiris, le gérant me reprit la facture et me salua… Nous étions abasourdis par ce qui nous arrivait. Savoir-vivre, délicatesse, ou grâce divine à travers ces anges ?!

Nous quittions Thiva, en ce 27 septembre. Je remercie tout chaleureusement d’ailleurs ceux qui ont eu une pensée ou plus à mon attention en ce jour… et quel jour ! Je m’en souviendrai ! Je crois que ce fut le plus « éprouvant » depuis notre départ ! La route nous mena très rapidement à l’autoroute… Il fallait donc aviser, trouver la « nationale »… Contournement, détour, puis une route, longeant l’autoroute, puis un vague chemin de graviers, puis des travaux.

Les ouvriers nous garantissant que la voie continuait, on s’y élança, confiants… Le paysage était presque désertique : collines pelées, montagnes arides, quelques biquettes en contre-bas, un lac, une autoroute et… personne, ni maison, ni ferme, rien… que nous !

27.9.2010.entre autoroute et ciel

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 08:55

Calimera à tous ! Juste quelques mots et notre carte d'itinéraire à venir... Pas de grande connexion mais une grosse pensée vers vous et le partage de nos tours de roue qui seront plus musclés les prochains jours... Saint Paul est-il passé par là ? Notre prière en tout cas, oui...
La suite de notre pélerinage dès que possible... A tout bientôt et à tout de suite sur les pas du coeur de Dieu !
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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 20:57

La connexion, comme vous pouvez le voir, n’est pas aussi régulière que nous le souhaiterions… Alors, entre deux clins-Dieu jusqu’à vous, nous cueillons nos aventures que nous essayons de vous apporter en un petit bouquet… certes un peu fané parfois, mais certaines fleurs séchées ne gardent-elles pas toute leur beauté ?

 

Rome !

Un pas à partager,

Une porte à pousser,

Celle de l’église de nos cœurs,

Celle où, dans Son tabernacle, Dieu demeure,

Pour déposer toutes vos prières, vos cris douloureux ou grands bonheurs…

 

 

 

Nous revenons vers vous en rouvrant la porte de la journée bénie de nos fiançailles, en poussant celle de la chapelle où le Saint Sacrement était exposé chez « nos » petites sœurs en cette fin d’après-midi de jeudi. Je m’associais à leur prière italienne tandis que William « reniflait » désespérément une connexion wi-fi dans les entourages. Elles commencèrent le chapelet. Joie de pouvoir alors serrer fort le dizainier, à mon doigt depuis l’aube de ce jour spécial… ! Et dans mon cœur de rendre grâce à Dieu pour tout ce que nous vivions tous les deux ensemble… ! C’est alors que William arriva à mes côtés et comme s’il avait entendu la brise de ma prière, se joignit à nous.

Forts de tous ces cadeaux partagés, nous sortions en amoureux dans les ruelles romaines, au rythme du soleil descendant. Nous souhaitions dîner dans un endroit « porteur » de ce moment… Nul besoin de nous mettre d’accord. « L’Eau Vive » fut sur nos lèvres à l’unanimité ! Heureusement, le GPS nous donna l’adresse que nous n’avions retenue ! Nous flânions donc jusqu’au 85 de la Via Monterone.

 

 

Les Sœurs Carmélites internationales nous reçurent avec un immense sourire ! Notre festin de fiançailles fut nourri de douceur, mets délicats, prière et une intention toute spéciale à notre égard… Nous étions comblés ! En sortant du restaurant, notre échange animé vivement avec une sœur eut un rebondissement sur un couple canadienno-strasbourgeois !

Aucune journée ne se ressemble ! Vendredi fut plus « laborieux » : prospection pour la suite de notre itinéraire et épisode « recherche de billets » ! Nous projetions donc de quitter Rome pour nous rendre en Grèce, sans que l’automne ne nous devance trop vite… Donc, le train s’avérait une bonne solution… Pensions-nous… Ce dont nous sommes aujourd’hui plus certains, c’est que les « treni » en Italie, sont à eux-seuls un véritable phénomène !!

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Après avoir fait une queue, certaine, à la gare, nous achetions nos billets avec un « spécial bicyclette ». Un « xième sens » dût nous traverser l’esprit : nous n’avions pas de réservations pour les vélos ! William voulut s’assurer qu’il n’y avait pas d’erreur, la pressentant fortement.

Rebelote : queue, certaine, au bureau des « réclamations-clients ». Le verdict tomba : ce train Eurostar était dans l’incapacité formelle de prendre des vélos. II fallait donc retourner au guichet, nous faire rembourser le billet et l’échanger contre un train régional avec deux changements…

Au bout d’une vaine recherche, le monsieur nous avoua qu’il nous faudrait deux jours et qu’il valait mieux nous rendre à la gare routière pour prendre un bus… Rebelote : 5 km, attente à la billetterie, incompétence d’un premier, d’un deuxième agent… Puis, un renseignement : un bus, en partance de Rome via Brindisi, partait le lundi à 10h00, mais, seul le chauffeur pouvait accepter ou non de prendre les vélos ! Il était 19h00 passées, nous avions passé toute notre fin d’après-midi pour une information incertaine… mais nous continuions l’aventure ! Bien entendu, à cette heure-là, toutes les églises - notamment Ste Marie Majeure - que nous avions projeté de visiter sur le chemin du retour étaient fermées…

Nous ne nous lassions de la Basilique et des tombeaux des papes… ou plus exactement, devrais-je dire, de la possibilité de recueillement sur la tombe de Jean-Paul II. Ce samedi matin, donc, direction Place Saint Pierre. Nous nous plongions dans un « bain » de prière, en communion avec vous tous…, avec les pèlerins de par le monde, processant dans ce lieu béni !

 

En cette journée dédiée à la Vierge Marie, je souhaitais offrir ma joie de danser le Magnificat aux sœurs qui nous avaient accueillis ! Sœur Eugenia, avec son bel âge, toute respirante de Dieu et qui chaque jour nous avait partagé sa science et sagesse, fut toute heureuse de me confier que je lui avais permis de prier trois fois, si « chanter, est prier deux fois »… Sœur Maria Luccia, après ces vêpres festives, nous invita chaleureusement à partager leur dîner.

 

 

Alors qu’une nouvelle semaine s’ouvrait à nous, notre dernier dimanche romain fut une respiration entre prière, ballade au parc de Garibaldi sur les hauteurs du couvent, petit ménage et… l’incontournable pizze-gelati…

Lundi 13 septembre, mon cœur fut par ma pensée, et par notre « Maman du Ciel » tout près de ma petite Maman… Je n’oubliais pas non plus Sylvie ! Joyeux Anniversaire à toutes deux ! Après l’eucharistie, le petit-déjeuner à la hâte et un au revoir touchant, l’épisode « bus » fut épique !

Dans l’attente de notre chauffeur, nous nous étonnions de phénomènes quelque peu irréels, pour nous « Occidentaux ». Allumage du moteur au couteau, fuite à gros jets d’essence… Nous patientions jusqu’à nous retrouver nez à nez avec un chauffeur catégoriquement négatif et agressif (un peu à « l’orientale »): ça ne va pas bene du tout et pas possible de prendre nos vélos… ou plutôt pas vouloir, car son collègue nous affirmait le contraire…

Et tout à coup, négociant un bakchich (dont il ne voulut nous annoncer de suite le montant), il fallut se dépêcher de tout charger… Amer fut le « supplément » mais, nous quittions Rome, joyeux de ce que nous y avions vécu, fous… de joie, de continuer la route, direction Brindisi !

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Après plus de six heures de bus, nous arrivions à notre lieu d’embarquement ! Eh oui, l’aventure continuait en bateau jusqu’à la ville de Patra… A nous la Grèce ! Avant cela, une traversée de 15 heures pendant toute la nuit, en billet simple pour nous et en « cordelés serrés » entre camions et autres véhicules pour nos vélos. Nous tentions de trouver un petit coin pour installer notre campement de fortune pour la nuit… Matelas gonflés et sacs de couchage ouverts, nous étions à l’abri et au chaud dans la salle des fauteuils vides, gratifiés par le massage du vrombissement du bateau, à défaut d’un sommeil tranquille !

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Le paysage qui s’offrit à nous en ce mardi 14 au matin nous subjugua : de part et d’autre, une mer Adriatique d’un bleu profond, au cœur de laquelle le ballet de bienvenue d’une famille de dauphins, quelques pas de deux de méduses, et un chapelet d’îles à perte de vue. Les monts escarpés, vierges de toutes traces humaines nous faisaient revenir à notre réalité toute prochaine : retour en selle avec les délices que ce pays nous réservait !  Patra fut notre première respiration : polluée, bruyante, accueillante par des « bravos », des « French ? German ? ». Mais avant tout, quitter la ville pour regagner la petite route « prévue » et se frotter aux premiers locaux : manger ! Surprise : les prix sont… hors de prix (aussi cher qu’en France !) Notre pique-nique maïs-boulette à l’ombre d’une chapelle orthodoxe fut un festin.

Nos premiers kilomètres sont toujours assez évocateurs : les Grecs roulent… comme des Grecs, vite, sans casques pour les motos ; les bas-côtés sont jalonnés d’immondices… mais il suffit de lever la tête pour se laisser saisir : montagnes de toutes parts et, à hauteur de selle, citronniers, orangers, figuiers, grenadiers… La chaleur écrasante et les kilomètres avalés à toute allure pour quitter la pollution et la folie de la ville nous menèrent épuisés, vers un chemin en pente délicieuse lorsqu’il s’agit de la descendre, puis une plage de galets, puis… plus rien, sinon un hôtel…

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A ce stade, on se renseigne. Le tarif (véritablement grec cette fois ?) nous permit d’avoir une chambre, vue plage, au prix d’une place de camping ! Certes, l’inondation de la salle de bain, et logiquement de la chambre, était incluse dans le forfait !

Le lendemain, bien reposés, la découverte continuait à chaque tour de roue, dans l’émerveillement de ce « paradis mythologique ». Nos neurones auraient quelques efforts à faire : rares sont les personnes parlant le français ! Un Grec comprenant l’allemand nous accueillit dans un boui-boui où nous profitions de la « brochette-frites» à 2 euros. Nous dégustions les premières différences : sociales, linguistiques, gustatives… et toutes celles qui allaient venir comme celle de l’accueil…

La fameuse question que nous avions laissée au frais pendant nos 10 jours romains ressurgit au chaud, alors que la nuit descendait méchamment tôt (-et oui, nous avions oublié qu’il y avait un décalage horaire !-). Nous allions donc tester la température : petit village, gens d’allure quelque peu apathique (oui, messieurs, devinez qui sirote aux tables des cafés à palabrer ou à attendre sur le trottoir de sa maison l’heure de… l’heure ?)

Nous nous élancions donc vers l’un, puis l’autre… Refus catégoriques, puis............

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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 18:07

 

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Rome,

Un coup de pédale pour avancer,

Au cœur de notre plus intime secret…

Et laisser grandir l’union de notre amour

Qui de jour en jour prend un goût de toujours…

 

Nos petites soeurs Romaines

Nous arrivions donc en ce 2 septembre, épuisés et « empollués », tendus, stressés par une fin de parcours difficile et incontournable, par des « trois voies » à traverser, des camions à éviter… Après quelques détours, le havre de paix d’une ruelle, Via dei Riari. Un portail entr’ouvert, une sœur à intercepter « au vol »… « Nos » petites sœurs du Saint Sacrement de Valence nous avaient fait le précieux don de l’adresse de leur maison romaine… Nous l’avions gardée et enregistrer dans le GPS avant d’atteindre… l’inatteignable ! La mère supérieure n’était pas là, mais Sœur Theresa prit gentiment les devants, en nous offrant une petite chambre ! Quel plus beau cadeau, inespéré (alors que nous ne pouvions guère prévenir à l’avance) ! Un oasis de paix et de prière, un jardin de palmiers et d’orangers… au cœur de ce tumulte, pour deux pèlerins, assoiffés de tout et heureux d’être arrivés ! 

 

Assoiffés et affamés, certes ! Au premier degré aussi ! Nous avions pédalé dans une « fugacité » telle que notre « repas » du jour fut, à une pause-pipi, le pêcher du Bon Dieu : des pêches mûres à point n’attendant que nous pour être dévorées, avant de se taler au sol ! Imaginez, à notre arrivée, au-delà des 16h00, notre désir de nous doucher et d’avaler toutes les « pizze e pasta » pour apaiser nos ventres gargouillant !

 

2.9.2010.Piazza San Pietro (5) 

  

 Mais notre faim de découvrir la Piazza San Pietro l’emporta : à 15 minutes à pied, nous partions en petits touristes à l’aventure ! Intenses émotions, bras dessus-dessous, au soleil descendant ! Une place grouillant encore de voyageurs intemporels, un recueillement en ce lieu, et une chasse au meilleur-resto-pas-cher de Roma ! Festin de lasagne-pizza savouré goulûment et un retour largement anticipé avant l’extinction du feu de 21h30 chez « nos » petites sœurs. Oui, la fatigue nous avait enveloppés de son doux manteau et nous voulions être frais pour la messe du lendemain de 7h30.

 

La rencontre avec la mère supérieure après l’eucharistie de cette nouvelle journée du 3 septembre fut suivie du petit déjeuner offert par la communauté : caffè-latte costaud, qui aurait dû nous mettre le cœur en « bombe » pour des plombes ! Non, l’épuisement l’emportait. La première nuit demande toujours une « acclimatation »… Nous profitions donc de la matinée pour « ne rien faire », sinon nous reposer…

 

Dans cette atmosphère « coton », sous un chaud soleil de début d’après-midi, on prit la direction du centre ville, à la recherche d’un « bouibouis » avant celle du séminaire français, où je souhaitais revoir un ancien ami prêtre et accompagnateur spirituel, Vincent. Les affamés que nous étions ne mirent pas longtemps pour trouver de quoi se rassasier. Les légumes nous manquaient, l’envie de poisson, le tout sur la formule « menu » très abordable et nous voilà attablés.

 

L’endroit « simple mais chic » fut à la hauteur d’un plat raffiné… Et ce plat raffiné fut à la hauteur d’un événement, d’un grand événement que je, nous, souhaitons vous partager… tout spécialement…

 

3.9.2010.Un moment de grâceEntre deux bouchées, William me fit… une demande…

une demande de vie,

une demande de respiration,

une demande d’amour…

une demande… de fiançailles !

 

 

Nous étions le 3 septembre, nous fêtions aujourd’hui nos « un an et quatre moi », nous avions pédalé quelques kilomètres d’un cœur à l’autre, et pour parfaire ce bouquet, nous vivions notre première journée dans la « ville éternelle », où une immense respiration spirituelle exhalait !

 

William laissa donc fleurir sa demande sous le regard de Dieu et dans l’action de grâces que nous Lui « devions ». Nos émotions, mêlées de nos larmes, coulèrent dans une gorgée de vin et arrosèrent les fleurs de notre bonheur !

 

2.9.2010.Piazza San Pietro (8) 

Si le café du matin n’avait réussi à dynamiser nos corps, cet inouï inattendu nous transporta dans un tout autre « état » ! Etait-ce dans cette même action de grâces qu’au cours et au détour de notre chemin, main dans la main, nous visitions chaque église, cachant chacune d’elles un trésor… LE trésor !

Nous ne dérogions cependant pas des petits objectifs du jour. Personne n’avait encore pu nous renseigner sur les dates de retour du Saint Père à Rome. Recevoir la bénédiction de Dieu par le Pape était un de nos buts principaux de notre passage dans cette magnifique cité. Le Père Vincent était absent du séminaire. Je lui laissais donc un message. Jean, « fœtus prêtre » du diocèse de Toulouse et nouveau séminariste à Rome, se trouvait à ce moment-là, un peu « perplexe », car en avance de deux jours sur sa rentrée. Nous lui proposions de faire quelques pas romains ensemble et, sous ses conseils, allions en quête d’une bonne gelateria. L’échange plaisant, nos agendas libres, nous convenions de déjeuner ensemble le lendemain.

Notre aventure amoureuse se poursuivit, entre ruelles et clochers. Nous ne comptions plus les églises sur notre chemin, mais le retour chez « nos » sœurs dura deux fois plus de temps que nous aurions pu l’imaginer ! Le soir, dans la lumière intime du jardinet du cloître, nous festoyons autour d’une bonne salade de la mer improvisée et célébrions l’intensité de l’existence… partagée à deux !

5.9.2010.San Ignazio 

Qu’il était bon de commencer la journée par l’Eucharistie, le vrai cœur à cœur avec Dieu, avec Celui qui est La Paix, avant de se « jeter » dans la frénésie de la foule ! Car Rome ne connaît vraisemblablement pas de « repos » de ses touristes ! Œuvres d’art, Panthéon, églises, pizza et gelati, nous partagions ce samedi un bon moment avec Jean. Nos pas nous menèrent ensuite jusqu’à la Trinité des Monts, où la curiosité de la découverte du lieu était mélangée au désir de savoir si « nos » Fraternités de Jérusalem (communauté religieuse dont nous sommes « de cœur » à Strasbourg) étaient de retour de leur retraite estivale. Quelle chance ! Nous étions introduits auprès du frère Matteo alors que la majeure partie de la communauté ne rentrait que cette nuit. Nous projetions de revenir vivre avec eux la messe du lendemain.

5.9.2010.L'équipe de choc d' Alsaciens 

Ce dimanche, quelle ne fut pas la joyeuse Providence du Seigneur ! Des amis alsaciens, Malou et Georges, venaient d’arriver à la maison d’accueil des Fraternités pour aider au service… Après un échange avec quelques frères et sœurs au pot de l’amitié suivant la messe, le couple d’amis bien entourés déjà, nous invita à se joindre à eux autour d’une pizza. Ensemble, échangeant allègrement, nous arpentions tout joyeux les via, piazza, ristorante, chiesa…

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Lundi 6 septembre, personne ne pouvait encore nous renseigner sur les activités de notre cher Pape. Serait-il de retour pour l’audience de ce mercredi ? Nous profitions de ce créneau libre pour faire une visite-vélo de hauts et beaux lieux : églises (Saint Ignace, saint Clément, saint Jean de Latran…), la piazza Venezzia, le Colisée, et quelques belles rues dont celles du Circo Massimo, des termes de Caracalla... Somptuosité de la main de l’homme à travers les âges… Nous étions submergés par tant de découvertes, de foi sculptée et architecturée, de richesses…

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En fin de journée, le Père Vincent m’appela et nous donna rendez-vous pour le lendemain soir autour… d’une pizza ! Spontanément, il nous proposa de célébrer ensemble l’eucharistie, un matin, à Saint Pierre… Nous voulions précisément lui demander une messe pour marquer nos fiançailles… Vous pensez ô combien nous avions hâte de le rencontrer pour partager cela et lui annoncer notre nouvelle…

Le lendemain matin, dans l’espoir de recueillir quelques infos, et peut-être un billet pour l’audience du Saint Père, nous allions au Vatican, à la porte de bronze. Comme deux enfants tout fous de joie, nous redescendions les marches avec les deux entrées orange que venaient de nous remettre les gardes suisses ! Quelle chance, notre Pape était de retour de ses vacances !

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Nous prolongions la visite par les tombes des papes dans la « grotte du Vatican ». Lieu de vives émotions, surtout en nous arrêtant prier sur celle de Jean-Paul II… Vous vous doutez qu’à cet endroit même, toutes mes intentions, pétries des vôtres, ont été déversées…

Comme nous pensons que « rien n’est trop beau… pour Dieu, donc pour nous ! », nous partions ensuite à la quête d’un dizainier en or que l’on souhaitait faire bénir lors de notre engagement… Notre recherche fut ce matin-là… vaine ! Les mauvaises tailles, les prix… rien ne convenait ni pour notre cœur (exigeant de trouver le même modèle), ni pour notre bourse ! Nous rentrions bredouilles.

La soirée auprès du Père Vincent fut… d’une qualité imparable ! Plaisir des retrouvailles, de la rencontre, raffinement à tout niveau… La pizzeria fut troquée par un restaurant comme vous ne pouvez l’imaginer ! « L’Eau Vive »… Une statue de Marie nous accueillit, à gauche, alors que le regard malicieux de la Petite Thérèse de l’Enfant Jésus nous souriait, à droite ! Au milieu, une sœur africaine toute rayonnante exprimait son vif bonheur d’accueillir Vincent et ses deux hôtes ! Et, cela pour notre plus grande joie aussi ! La finesse de ce moment, de ce repas, l’émotion de partager l’avancée de notre chemin de vie furent nourries par le chant de l’Ave Maria, que nous entonnions tous en chœur, en cette veille de fête de la Nativité de la Vierge Marie ! Ah, oui, elle nous accompagne notre petite Maman des Cieux 

3.9.2010.Fontana di trevi!

Nous sortions légers, radieux, nous laissant guider, dans les ruelles grouillant encore de monde, par Vincent qui, pour couronner cela, nous offrit une des meilleures gelati (et oui !!!) que nous n’ayons dégustée ! Nous nous quittions, fixant de nous retrouver ce jeudi, à 7h00, Piazza San Pietro !

Les grâces se succèdent ou se précèdent ! Ce 8 septembre, de bon matin, après notre messe partagée chez « nos petites » sœurs, nous faisions la queue sous un soleil déjà très chaud pour nous rendre salle Paul IV. L’attente mérita ce fort moment de notre vie ! Quelques 8 à 10000 pèlerins furent présents de par le monde, autour du Saint Père, au nom de l’amour de Dieu, pour recevoir Sa bénédiction. La foi est bien vivante ! Nous en attestons ! Instant fort de communion avec chacun d’entre vous, vous le savez !

En sortant, nous visitions le Père Vincent dans ses bureaux, Place Pie XII. Il nous indiqua alors une ruelle où nous pourrions peut-être trouvé l’objet de notre souhait ! Ce qui fut le cas ! Une forte pluie, rare en ce lieu, vint rafraîchir notre soirée…

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Jeudi 9 septembre, 6h00… Nous étions étonnamment debout à l’aube… Et pour cause… enfin, pour grâce ! Après un « brin de beauté » (nous ne savons plus vraiment ce que cela est !), nous quittions notre petit couvent pour arpenter les ruelles, encore un peu désertes, menant à Saint Pierre. La lumière de l’aurore inondait la Place. Vincent nous ouvrit le chemin jusqu’à l’intérieur de la Basilique…

Une chapelle en sous-sol nous accueillit. Un enfant de chœur, des petites sœurs… se joignirent spontanément à nous (à défaut de ne pouvoir être entourés de celles qui nous recevaient, pour diverses raisons). Le Père Vincent nous fit le cadeau de cette célébration toute spéciale au cœur du pèlerinage de notre vie, de notre amour ! Fort moment d’action de grâce, de recueillement, puis de la bénédiction de nos fiançailles, avec l’échange de nos dizainiers… Les pensées de Dieu ne sont-elles pas bien au-delà de nos pensées ?

 

 

Merci à toi, Vincent !

Merci à toi, Seigneur pour Tes imprévus, Tes possibles fous, débordants de Ton amour !

La joie terrestre de ce moment céleste fut prolongée par le petit déjeuner en terrasse avec Vincent avant son travail du matin, à la Congrégation de l’Education Catholique. En le quittant, alors que nous retournions à la Basilique, les sœurs présentes à la messe du matin nous félicitèrent chaleureusement. Nous restions encore un moment dans la respiration et la prière de ce que nous venions de vivre, dans les entrailles de cette église irradiante de la présence de tous ses papes.

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Pour partager la joie de ce moment, « nos petites sœurs » ou « petites mères » - oserai-je dire - nous avaient invité à manger avec elles ! Douceur de ces femmes qui nous accueillaient, et qui nous avaient portés dans leur prière du matin !

(PS - Réponse un peu tardive à toi, Martine Stiene : j’ai gardé mon portable et avais reçu ton gentil coucou !)

 

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 09:49

25.8.2010.Anges Madre Daria et Padre Matteo and sisiters

L’étape suivante programmée par nos amis avait été quelque peu ambitieuse, vus les kilomètres, les dénivelés et la chaleur qui nous obligèrent à faire plusieurs pauses. Au bout d’une xième longue montée, un clocher et un couvent plantés au milieu de « nulle part » nous inspirèrent la halte du soir. Après avoir sonné, une religieuse nous indiqua la communauté des Sœurs de Saint Vincent, non loin de là. La traversée de la gare, l’attente patiente du retour de la mère supérieure, la « patte blanche » à montrer (oui, pour la première fois, le « passe » émis par l’évêché fut bien utile !), eurent leur douce récompense ! Au bout d’une heure, nous avions une petite chambre, deux lits, avec le miracle de vrais draps, une douche, et, le tout « vue jardin » d’où un petit chemin dégoulinait jusqu’à la mer. Sœur Daria nous incluait spontanément au repas du soir. La maison accueillait une session de prêtres salésiens et un groupe de discussion dirigé par le Père Matteo, en lien avec les drogués-alcooliques. La messe de 7h00 le lendemain ne manqua pas de célébrants !

Ce moment fut au-delà de nos attentes ! Au petit déjeuner, la mère supérieure vint nous annoncer qu’elle partait en famille pour la journée, mais que si nous le souhaitions, nous pouvions rester nous reposer et ne repartir que le lendemain… Cette invitation -tout de même rarissime- fut saisie au vol, vous pouvez l’imaginer ! Quel bon moment de repos, de lecture, de marche, de plage (les nombreuses méduses violettes flottant au bord de l’eau nous avaient dissuadés d’y faire un plongeon), de ressourcement spirituel et terrestre (ô, comme on mange bien chez les petites sœurs !)

26.8.2010.Le-futur-Pere-Elisia-de-Cecina.JPG 

La destination de Cecina, où nos amis avaient jalonné notre arrivée depuis deux jours, fut enfin atteinte ! Don Osvaldo nous confia à la Santa Famiglia, église moderne où nous étions hébergés auprès d’Elisia, membre de la communauté Shalom, et futur prêtre de son pays, le Brésil. Après avoir fait nos petites courses et nous avoir concocté un plat à la française, nous repartions « à l’inconnu », mais, dans les mains de Dieu.

Les allées de pins le long de notre route nous offraient un ombrage apprécié. Au loin, les collines, les vergers et les parcelles d’oliviers, couleur argent, peignaient une toile de maître, signée de la main du Créateur. La chaleur était en cette fin de mois d’août encore torride et la crème solaire plus qu’utile ! Entre la fragrance fruitée dégagée des figuiers, celle, plus désagréable, des brochettes de poubelles publiques éveillait nos narines ! En fond de ce décor, la mer déployait son bleu. Nos pauses pique-nique et « cache-soleil » des heures les plus chaudes étaient comme « inspirées » à William. Avec notre véhicule long, les plages privées, le sable impraticable pour nos vélos, rien n’était évident. Et pourtant, il se débrouillait toujours pour nous installer un abri de fortune sur un coin de plage publique ! Certes, il fallait parfois discuter les interdictions formelles des garde-côtes ou faire l’attraction des baigneurs ; peu importe…

25.8.2010.En allant vers Cecina (2) 

La mer déchaînée n’empêchait pas William d’y trouver un fou plaisir alors que quelques brasses dans une eau tranquille me ravissaient ! Je découvrais mon homme sous d’autres traits, celui d’un « homme-dauphin » : une heure, deux heures au large, à faire « son grand bleu », épousant les vagues, jouant avec les rouleaux alors que le drapeau rouge était hissé. 

Quant à la générosité des Italiens, nous pensons souvent à toi, Stefano ! Dommage que nous n’ayons quasiment aucun contact avec les « locaux ». L’accueil ne se fait pas « spontanément », et même pour planter notre tente dans un coin de champ, il faut user de « parola ». Heureusement, les clochers sont nombreux et les églises abritent souvent un prêtre. L’option « salle paroissiale, en dur ou à la belle » est alors qualité-prix imbattable, alliant la sécurité pour nous et le matériel… Les échanges avec les curés sont malheureusement sommaires. Aussi, est-il bon de rencontrer, à Follonica, une religieuse bénédictine d’origine congolaise, sœur Benedicta, (dont la sœur habite à Strasbourg !), ou des frères franciscains, à Grosseto, qui nous permettent de vivre avec eux un brin de partage, en plus d’une célébration eucharistique et d’un abri !

Mais, il est vrai qu’à 35 ans passés, le petit confort, aussi minime soit-il, est fort apprécié ! Alors, au bout d’une semaine sans douche, à la dure, avec à proximité chaque soir une animation « musique à fond la caisse » (les Italiens font la fiesta tout l’été), nous commencions à rêver d’une vraie nuit… Pour compenser cela, William avait définitivement troqué sa choucroute royale contre les indétrônables pizzas ; quant à moi, j’optais les yeux fermés pour les gelati de toutes sortes du moment qu’elles affichaient « artigianale ».

Un point d’interrogation survint à ce moment-là, alors que la route devenait dangereuse pour nous : seule la Via Aurelia desservait le tronçon Grosseto-Civitavecchia. Au bout de 20 km sur cette voie, entre camions et véhicules circulant largement au-delà des 70 ou 90km/h autorisés, nous quittions cette folie pour nous retrouver à Albinia. Midi passé, nous recherchions vainement un morceau de plage publique où nous pourrions improviser un casse-croûte et un plongeon.

30.8.2010.Le 'prophete tetra' de la plage d'Albinia 

 A peine installés, un homme vint vers nous, sans doute attiré par nos croix de pèlerins ! Il nous aborda par des paroles de… « prophète », sortant un rosaire de sa besace. Décelant le regard vaillant dans l’un, l’âme mystique dans l’autre, nous échangions richement -oui, oui, en italien… ou plutôt nous « devinions » car en deux semaines, nos rudiments d’italien étaient encore au stade de balbutiement-. Guiseppe proposa de continuer notre discussion, chez lui à quelques pas de là, devant un « caffè » à 16h00. Cette rencontre ressembla à une vraie palette de peintures : couleur de paroles d’évangile, couleur d’expériences bouddhistes, couleur de quelques initiations, couleur d’inspirations, couleur de géométrie de l’espace… Cet homme au grand cœur, interconfessionnel, voulut nous chaperonner jusqu’à la paroisse d’Albinia. Il enfourcha sa bicyclette pour ouvrir le « convoi exceptionnel », restant auprès de nous jusqu’à s’assurer du lieu où nous passerions la nuit ! Un coup de fil au prêtre, un peu d’attente et, une nuit en foyer paroissial… pour la xième fois animée d’un concert de fin d’été qui… n’en finissait pas ! Nous étions lundi, le 30 août. 

Le lendemain matin, la décision de prendre un train fut alors plus que sage. Vraiment, le « tuyau » est à faire passer à tous les futurs pèlerins qui souhaiteraient s’aventurer sur cette voie. « Soit on atteint directement l’objectif du lieu, soit on atteint directement Dieu », dixit mon William ! A la sortie de la gare de Civitavecchia, en milieu d’après-midi, après avoir casse-croûté sur un banc, le vent de dos, nous tracions quelques 45 bornes. Les fesses bourrues, la fatigue accumulée, mon petit homme prit la douce résolution de nous offrir une soirée « hôtel-bord de mer ». Et, ô comble, quelle ne fut pas notre joie, quand la musique d’une fiesta privée à quelques pas de là, commença à retentir ! C’était le 31 août, enfin, dernier jour de vacances avant la reprise du travail des Italiens ! Mais peu importe : un bon lit, une bonne douche, une baignade en perspective… Que du bonheur !

31.8.2010. AU SECOURS encore des décibels Italiennes

 

Notre quotidien, même s’il devient, par la distance, loin de vos réalités, ne nous laisse pas dans l’indifférence.

29 août - Sœur Marie-Laure célèbre un grand moment dans sa vie de carmélite : elle prononce ses vœux définitifs ! Que Dieu la comble de Ses largesses !

1er septembre - Ma grand-mère est enterrée, après de longues souffrances. Que Dieu l’accueille dans Son royaume d’Amour !

2 septembre - Hélène, Emeric, Baptiste… et tant d’autres parmi vous, (ou depuis quelques temps déjà) reprennent le chemin de l’école, du travail… Que Dieu soit votre Source de courage, de bonheur, et vous accompagne tout au long de cette année scolaire…

2 septembre… Cette date est aussi une date pour William et moi !

Après de nombreux kilomètres, après de douloureux dénivelés, après une dangereuse et torride arrivée, au cœur de l’inconnu, de l’imprévu…

2.9.2010.Piazza San Pietro (3) 

R O M A !

Enfin te voilà !

Rome, ville éternelle,

Cité aux mille et un clochers !

Où tant de croix s’élèvent vers le ciel,

Où tant de joies se construisent, même cachées,

Halte de nombreux pèlerins,

Grande étape pour nous, sur LE chemin…

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 21:31

18.8.2010.Anges-Marie-Luc-et-Marie-pierre.JPG

Qui l’eut crut ? Une connexion depuis chez les sœurs Clarisses de Marseille !

Mais avant tout, un tout gros merci à tous ceux qui nous envoient commentaires, précieux dons, prières, mails perso auxquels nous avons du mal de répondre individuellement, car la connexion n’est pas toujours évidente et les soirées ne sont pas extensibles !

O miracle ! Rendez-vous compte… Il y a 15 ans de cela, faisant partie d’une troupe d’évangélisation par l’art, ces mêmes sœurs avaient accueilli notre groupe « Eglise de Lumière » ! Dieu est riche en surprises... et Marseille si grand en ruelles… comment pouvais-je me souvenir de l’adresse ? 

Nous nous trouvions à un carrefour ! Carrefour de notre route, carrefour de nos deux cœurs, un peu perdus. Un petit mistral était venu nous « bousculer » intérieurement. En plus d’une « mise au point » personnelle, nous devions prendre une décision quant à la suite de notre itinéraire : montée éprouvante jusqu’à Cassis sur 10 km, suivie de la chaîne des Alpes qui se jette régulièrement sur la côte. Allions-nous continuer en vélo sur un parcours trop touristique à notre goût, jalonné de difficultés géographiques, d’obstacles de nuitées, de décalage de niveau de vie ? Allions-nous prendre un train ? Un bateau ? Nous nous élancions dans une direction qui ne fut vraisemblablement pas la bonne.

On stoppa net William et moi, certainement sous l’impulsion du souffle de l’Esprit, sûrs qu’il nous fallait nous poser, pour reconsidérer la décision : et pourquoi pas prendre du temps pour nous, et aller visiter Cassis et ses magnifiques calanques, en train, le lendemain ? Cela impliquait bien sûr de loger une nuit encore sur Marseille car la fin de l’après-midi approchait. Nous prenions alors la direction de la gare.

A la croisée d’un passage piéton, une religieuse traversa la rue. Je m’élançai vers elle, alors que William stoppa plus loin, sans savoir ce qui se tramait. Un sentiment fort me parcourut le cœur : n’était-ce pas une Clarisse qui fut déjà sur ma route, 15 ans auparavant ? Je crois que le Seigneur collectionne ses petites nonagénaires pour nous !  Et, oui, sœur Marie-Louise, du haut de ses 90 ans, nous ouvrit miraculeusement le chemin qui mène à la porte du couvent, aidée par sœur Marie-Luc qui acheva de convaincre la mère supérieure. (Elles avaient été cambriolées par des « soi-disant » pèlerins quelques semaines au préalable…) Mais Dieu savait mieux que nous ce dont nous avions réellement besoin ! Une soirée pour poser les choses, se poser et se reposer, dans Sa main. 

  18.8.2010.Les bagages en italie

Le lendemain, le mercredi 18 août, nourris de la messe et du petit-déjeuner, après un au-revoir à notre « trio » dont la sœur Marie-Pierre, et un dernier au-revoir à la France, nous prenions le train en direction de l’Italie. Cinq changements, aussi épiques que sportifs jusqu’à La Spezia, ville où nous jugions convenable de reprendre l’aventure. Arrivée : minuit et demi ; opération : recherche rapide d’un hôtel « bon marché »… no comment ! 

Nos premiers kilomètres italiens nous firent apprécier la conduite de ces locaux : vigilance, distance de sécurité… Quant aux cyclistes, j’avais déjà reçu une impulsion dans le dos pour me faire gagner quelques mètres ! Les encouragements étaient variés, chaleureux de sourires, tout du long du chemin. Tel n’était pas l’état des bas-côtés de route… quelque peu insalubres pour synthétiser.

19.8.2010.Enfin l'italie

Notre première nuit se passa le long du canal entre pêcheurs nocturnes et patrouilles d’hélicoptères. Le vent fouettait la tente. Le ciel couvert du matin ne tarda pas à verser quelques gouttes de pluie. Confiants, nous nous élancions, entre flaques d’eau, figuiers, vignes et vergers, laissant peu à peu apparaître un soleil qui devint vite brûlant. Puis, un autre décor : nous arrivions sur les bords de mer italiens. 

Notre halte pique-nique fut vite et bien trouvée : des pins parasol nous offrant l’ombre nécessaire, un tapis de sable mêlé de touffes d’herbe et, au loin, la mer ! Ce bout de plage publique fut, sans le  savoir, inespéré, car devaient suivre ensuite des kilomètres de splendides parcelles privées. Vous vous imaginez donc quel fut le plaisir de notre premier plongeon dans la grande bleue, même si nous tirions la courte paille pour savoir lequel de nous deux serait le premier ! Et oui, point possible de laisser nos cinq roues seules pour savourer ensemble ce moment !

Le paysage que nous offrait la suite de la journée nous enchanta : de part et d’autres des allées de lauriers roses, les cimes suspendues dans le ciel des Alpes italiennes d’un côté, les reflets du soleil couchant sur l’immensité imposante de la mer de l’autre. Au cœur de cette poésie, la question cruciale du jour ne nous était pas épargnée : comment envisager de passer la nuit ? Entre plages privées à droite, à perte de vue, et villas ou hôtels « royaux », à gauche, le choix s’articulait entre celui de faire encore moult bornes pour dépasser cette zone touristique sans savoir ce que nous trouverions ensuite ou s’enfoncer dans les ruelles, à l’inconnu… William stoppa alors net, me demandant de prendre, ce soir-là, la décision.

21.8.2010.Une beauté cachée de 1979 

J’étais à la troisième dizaine de mon chapelet. Un homme à bicyclette sortit d’une plage privée et prit, spontanément, place entre nous deux. Sans réfléchir, je lui demandais s’il parlait français : la chance nous souriait ! Mais, elle n’était pas la seule à nous sourire ! Son regard pétillait de lumière… Etait-ce la Vierge Marie qui souriait en lui ? Et, dans mon cœur, je confiais à Dieu cette rencontre. Puis, après lui avoir présenté notre situation, il se mit à penser. Son regard se posa à deux reprises fermement sur mon vélo. C’est à ce moment-là qu’il nous proposa les deux lits de sa maison ! Il venait de découvrir ton chapelet Isabelle ! Oui, ce « rosaire », aux couleurs désormais quelque peu délavées, avait touché le cœur marial de Stefano.

Tous les trois, tout joyeux, nous prenions le chemin de leur résidence de vacances où « nous allions faire la surprise à Antonella ». Un petit bout de femme nous reçut avec bière et eau fraîches, comme si nous l’avions commandé ! Puis, on nous fit disposer de nos « appartements » (un petit nid avec deux lits et salle d’eau, rien que pour nous), avant de nous inviter à passer à table en famille… Peut-être penserez-vous que j’aurais dû écrire « avec leur famille »… Et bien, non, voyez-vous, car Marie, notre Maman du Ciel, avait ouvert si grand son manteau que Stefano et Antonella furent très vite bien « plus » que de simples « hôtes » ! Marie, d’ailleurs, faisait partie intégrante de leur vie, puisque depuis 16 ans, ils avaient pris l’engagement de se rendre à Lourdes chaque année. Le dizainier, à côté de l’alliance de Stefano nous avait permis de déceler ce trésor. Le parfait dîner avec leur enfants, Matteo et Andrea, à l’italienne, quoiqu’à l’improviste, entre la ronde des pasta-pizzas-parmesan-gelati, fut d’ailleurs couronné par l’offrande d’un flacon d’eau bénie de Lourdes…

Stefano exerçant le métier de représentant en joaillerie, cette escale à leurs côtés pourrait être comparable à une pierre précieuse. Nous nous sommes sentis comme dans un écrin, celui d’une douce parenté. Et, comme rien ne se fait au hasard sous le regard de Dieu, la bourgade dans laquelle nous allions passer de savoureuses heures se nommait « Pietra Santa », « Pierre Sainte ». Inutile de dire que Stefano ne s’était pas posté entre nous « par hasard ». Il fut véritablement « l’envoyé de Dieu »… juste pour nous redire encore et encore que nous devions compter sur Sa providence !

 

 

Et quelle ne fut-elle pas lorsque, le matin, au petit déjeuner, avant notre départ « prévu », Stefano nous proposa de rester et que nous le prenions ‘au mot’ ! Sa seule ambition de ce samedi était d’aller à la plage avec Antonella. Ils nous proposèrent cette parenthèse, sûrs que « cela » pouvait faire partie de notre pèlerinage.

Et cela fut bien « plus » qu’une parenthèse. Une tranche de vie, de famille partagée, pleine d’inattendus, de gratuité. Nous avons été les enfants gâtés du Bon Dieu ! Baignade matinale, main dans la main (oh, oui, partagé, même un plongeon c’est meilleur !), ballade entre hommes sur la plage, repos et partages émouvants entre femmes, les pieds dans le sable chaud, dîner typique à la toscane… (sans omettre, comme à chaque entrée, les incontournables pâtes, de quelques préparations que ce soit !), arrosé d’amis venus nous rejoindre pour la fameuse gelati, en plus du Chianti.

 21.8.2010.Les amis italiens

Après la messe de 8h00, et le fameux capuccino-croissant du dimanche matin, le frère de Stefano, sa femme et leur cousin venaient prendre le « relais ». Cela ne fut pas sans un « fructueux » échange ! Les deux frères cogitèrent tous les possibles pour nous préparer la suite ! Ils nous procurèrent l’adresse de prêtres pour les deux étapes à venir.

Mais il fallait donner notre coup de klaxon de départ… Cette pensée, de la bienheureuse Anne-Marie Javouhey, que nous découvrions quotidiennement avant de nous mettre en selle, raviva ce que nous venions de vivre auprès de nos amis : « Pouvons-nous trop aimer un Dieu qui nous fait tant de bien ? »

22.8.2010. Anges Stefano,Antonella,le frere et le cousin

L’au-revoir fut des plus émouvants, les sanglots étouffés de Stefano sur mon épaule, les yeux cachés de chacun sous nos verres sombres. Car, oui, ce moment avait été vraiment un moment de lumière ! Et quand Dieu passe, tout rayonne ! Qu’il est doux d’avoir des « frères » ! En quittant la chambrée, Stefano me murmura : « ici, c’est chez vous, quand vous revenez » ! Nous prenions ensemble l’engagement de nous retrouver à Lourdes à notre retour… Marie continuait la route avec nous !

23.8.2010.Basilica s. Piero a Grado 

Nous pédalions donc tranquillement vers la Basilique San Piero a Grado, lieu où Don Mario avait été prévenu de notre passage. Vive les ricochets du Bon Dieu, par l’intermédiaire de notre ange Stefano !

22.8.2010.Pise

Ce chemin nous mena à un petit détour pour une des tours les plus connues au monde : Pise. Magnifique ensemble architectural à quelques kilomètres de la capitale mondiale du marbre. Belle harmonie où la surprise fut de voir que la deuxième curiosité de ce lieu était… deux pèlerins à bicyclette ! Les questions affluaient de toutes parts !

23.8.2010.Don Mario di Basilica s. Piero a Grado 

Notre Don Mario fut à l’heure au rendez-vous programmé par nos anges ! Nous avions une salle du presbytère, (occupée déjà par quelques virulents moustiques), à notre disposition, à l’ombre d’une splendide basilique du XIème siècle ! Quelle ne fut pas notre enthousiasme lorsque le « padre » nous invita à manger une gelati, au coin de la rue… Je ne me cache pas ; vous avez repéré mon péché de gourmandise… Que Dieu me vienne en aide dans ce pays où cette douceur vous laisse sans voix ! Y a-t-il effectivement un mot pour décrire cette « merveille » : Un cornet dégoulinant d’une crème glacée aux mille et un parfums ! Petit clin d’œil vers notre Père Régis… Il est rassurant de partager certains défauts !! Mais je pense qu’il est préférable d’attendre le prochain pays pour aller « à confesse » pour ce péché !

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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 12:36

12.8.2010.La preuve par mille

Nous revoilous ! Et oui, les connexions se font plus difficiles ! Mais ne perdons pas la trace de ce que nous avons vécu et voulons vous partager… Pour cela, petit flash-back au 3 août.

Après notre soirée ‘à la belle’, miraculeusement transformée en une très belle soirée, agrémentée de la chaleur d’un toit et d’un doux vin (vive les Vosges… Raymond comprendra !), nous reprenions nos montures, totalement dynamisés par un « café-pulp » ! Merci Maryline et Raymond !Le petit nid douillet du 4.8.2010

Le chant des grillons nous accompagnait de plus en plus fréquemment sur le chemin, parsemé, de ci, de là, de magnifiques vergers qui ne demandaient qu’à se décharger de quelques fruits : poires, prunes sauvages, abricots… Ce jour-là, nous avions atteint sans trop de peine l’inaccessible quota-régime du : « Manger 5 fruits par jour » ! et le « bronzer-cycliste » !

 La piste cyclable bitumée de la Drôme longeant le Rhône nous avait séduits. Nous ne pouvions en dire autant de la région d’Ardèche ! Plus rien, ni tracé, ni indication… retour à la départementale. Les paysages continuaient à nous offrir de belles collines fleuries à leur sommet de bouquets de villages les plus pittoresques les uns que les autres.

Nous arrivions à Arras-sur-Rhône pour faire notre ravitaillement en eau avant l’arrêt du soir. Les gourdes pleines, nous traversions ce village coquet. William m’entraîna jusqu’à un pont pour y savourer la vue : à flanc de montagne, sous une vieille tour en ruine dévalait une petite rivière d’où un magnifique moulin avait dû, jadis, s’alimenter en eau. Un monsieur passa devant sa fenêtre. William le héla, l’homme sortit de sa maison en pierres taillées et la conversation s’engagea.

4.8.2010.Anges Véronique, Jean claude et Justin

 Jean-Claude nous ouvrit le portail… notre lieu de repos était magnifiquement offert ! Véronique, sa douce femme, malgré son retour tardif du travail et l’ignorance d’une visite impromptue, nous accueillit avec un grand sourire !  Nous passions avec ce couple et Justin, leur fils, une soirée toute en échanges. Si Alphonse Daudet n’a pas eu la bonne idée de venir en ce lieu y écrire « Les lettres de mon moulin », était-ce pour nous y laisser la place ? Place riche de ces témoignages, époustouflante de confiance, savoureuse de son fromage de chèvre artisanal (merci à la cousine !), douillette d’un bon lit… Quoiqu’il en fut, nous quittions ce « moulin du cœur » en laissant sa roue inerte se réactiver pour alimenter nos souvenirs et notre respiration de l’eau vive des visages, des prières, que nous emportions !

 

 

Les roues de nos vélos, en ce 5 août, avec un fort mistral dans le dos (la bise pour les locaux !) alimentèrent notre route jusqu’à Valence. Ayant pioché sur Google Map quelques adresses de communautés religieuses sur notre parcours, je priais pour que celle du Saint Sacrement du centre ville soit présente et dans la possibilité de nous recevoir… Nous tombions quasi directement sur l’Avenue Victor Hugo, en face du 113. Un immense portail, une sonnette, une allée, une grande maison au fond, une petite voix : « Je vous ouvre ! » Sœur Marie-Martine avait eu cette audace à notre égard, nous raconta plus tardivement la sœur supérieure, Sr Jeanne-Emmanuelle.

6.8.2010.communaute du Saint sacrement 

18h00 allaient bientôt sonner ; nous avions juste le temps de prendre possession de nos chambres, de nous rafraîchir,  de découvrir les lieux et l’église à laquelle l’adoration du Saint Sacrement était prévue chaque jour. « Celui qui compte sur le Seigneur ne manque de rien ! » Oui, ces 24 heures passées en la compagnie de « nos petites sœurs » furent intenses et trop courtes… Nous avions la possibilité d’assister le lendemain, jour de la Transfiguration du Seigneur, à la messe chez les Rédemptoristes. William eut la douce idée de proposer que je danse le « Notre Père » pendant les laudes.

 

 Nous planifions donc de rester jusqu’au 6, après le repas. Ces moments d’échanges furent animés de l’esprit alerte des sœurs et de nos conversations joyeuses ! L’humour de William ne manqua pas, offrant son expérience de conseiller conjugal, auprès des sœurs qui en auraient éventuellement besoin, et manigançant avec Sœur Marie-Ange (90 ans) de la « siffler » pour qu’elle ne rate pas notre départ ! Je dissimulais à ce moment d’ailleurs mes larmes et derrière ses lunettes de soleil, qui sait si mon homme n’en fut pas moins ému !

Soeur Marie-Ange 

La sortie de Valence fut quelque peu catastrophique, avec un début de piste, subitement interrompue, pour nous obliger à revenir en arrière… mais l’essentiel étant d’avancer… Ce soir-là, notre avancée ne nous emporta guère loin, si ce n’est vers un « hôtel » tout à fait « select » : style typique à la façade de galets, décor rustique avec vestige de charrette, moquette tendance « foin », buffet petit déjeuner « brugnons à volonté », le tout dans une ambiance « senteur figuier »… L’embêtant fut que nous ne nous étions pas informés des horaires auxquels nous devions quitter la chambrée : le propriétaire de cette jolie petite grange arriva un peu matinalement pour débroussailler quelques branches…

9.8.2010.Vue du la chambre aux oiseaux Mirmande 

Notre route poursuivait sa course entre Ardèche et Drôme. A l’approche de la décision quant au chemin à prendre, le nom d’un village ressortit : Mirmande. Sœur Jeanne-Emmanuelle nous avait informellement donné le nom d’une personne habitant ce lieu. Sans autres détails, nous nous y élancions… Elan quelque peu freiné, en découvrant la petite montée pour y accéder. Mais tout ne se mérite-t-il pas quelque peu ? Nous venions d’atteindre un des 100 plus beaux villages de France !  Il fallait ensuite partir à la quête de l’adresse de cette dame.

8.8.2010.Village de mirmande 

L’office du tourisme me renseigna, pendant que William fit la connaissance de Georges, patientant tranquillement jusqu’à l’heure d’ouverture de l’église pour y prier le chapelet. Nous sympathisions avec ce Lyonnais, en vacances depuis deux jours, chez lui dans cette jolie bourgade, prenant déjà note avec joie de la messe qui y était célébrée tous les dimanches. En le quittant, il nous fit comprendre, avec une délicate retenue, que si nous trouvions porte close chez cette personne, il pourrait faire « quelque chose » pour nous… Ce qui ne tarda pas à se faire ! Nous avions trouvé notre bonne étoile du jour ! Enfin, la demi, comme il nous le fit remarquer, car il voulait prévenir sa moitié… Pour cela, il nous fallait encore gravir, non la « Via Dolorosa », mais tout comme ! Derrière la porte bleue, la voix de sa femme, sans même avoir vu les énergumènes chargés que nous étions, nous accueillit joyeusement, sans compromis aucun !

9.8.2010.Anges Jeanne et Georges

Nous passions avec Jeanne et Georges un doux dimanche, et bien plus… Un air de vacances se fit réellement ressentir pour nous : accueil inespéré, bien plus digne que celui de toutes les chambres d’hôtes, avec visite guidée du village historique ; petite nichée pour nous deux dans « la chambre aux oiseaux », avec terrasse et vue panoramique à plus de 50 km à la ronde ; halte au frais, alors que la canicule battait son plein, agrémentée des riches discussions, d’une messe entrainante, des confidences, et des petits plats de Jeanne, véritable cordon-bleu !

A notre départ, ce lundi 9 août, nous quittions… de la parenté, un pincement au cœur, en plus des douceurs et pique-nique auxquels seule une maman peut penser ! Merci à vous deux pour ces vacances miniatures !

Cap Sud, toujours et encore… Direction Orange, Avignon, essayant de privilégier les petites routes tranquilles, moins stressantes et dangereuses que les nationales. Et cela n’est pas une mince affaire ! Merci mon petit homme qui jongle entre la route, les paysages, le GPS, les panneaux… avec beaucoup de facilités… et plus de difficultés parfois 

12.8.2010.Anges Gilette et Danièle

La série « accueil à  la ferme » fut plus régulière dans cette région. La vigilance à laquelle les gens nous appelaient nous portait à chercher des endroits plus sûrs pour y passer la nuit. Après une « à la belle » entre autoroute et ligne de TGV, compensée cependant par l’éclairage du beau château de Mounia, le train nous accompagna le long de nos nuits. Après la « ferme aux melons » où Gillette et Danièle nous accueillirent joyeusement, ce fut celle « aux tomates russes » !

Notre pèlerinage commençait à se « corser » ! Ou peut-être devrais-je dire se « suder » !  Non seulement le niveau 0 de la mer se méritait en dénivelés impressionnants à monter mais si savoureux à redescendre. Les pins jonchés de cigales, la senteur de la lavande, l’approche de la grande bleue avaient son revers : l’accueil dissimulait, lui aussi, des dénivelés aux couleurs d’une humeur toute régionale ! La méfiance des gens, les bords de littoral fréquentés par toutes sortes de populations, la mentalité plus « surfaite » et individualiste, si je me permets, ne nous facilitaient pas dans notre avancée…

 

 

Mais ce que femme veut, Dieu veut ! A la veille de la fête de l’Assomption, où ma pensée fut de tout cœur avec toi ma Céline pour ton jour de naissance et pour Béatrice et Raphaël en ce cadeau du sacrement de mariage que vous vous échangez, « légèrement » épuisés mais heureux d’avoir atteint les bords de mer à Sausset-les-Pins,  nous pédalions encore allègrement en découvrant qu’une messe avait lieu le lendemain, à Carry le Rouet. Il fallut alors faire preuve de persévérance et dialogue pour nous faire ouvrir un coin de jardin pour une « nuit à la belle ». Nous comprenions cette réticence… La méfiance eut vite fait d’être transformée en acceptation par Madeleine, une douce mamie. Mais la famille, juste voisine, fut plus difficile à convaincre !

16.8.2010.Marseille 360° vue de notre Dame (2) 

16.8.2010.Marseille 360° vue de notre Dame

 

Nous avons donc quand même put vivre l’action de grâce en ce jour de la Vierge Marie, en communion avec vous, avant de prendre le cap vers une autre destinée, non moins appréhendée : Marseille et ses 35 km de long… Nous y voilà ! Et vive cette escale où nous pouvons être en lien avec vous !

 

De la connection internet, du repos pour nos mollets fatigués, et le dos en compote de William, le tout en petit hôtel (pour de vrai cette fois !!) face plage… (Merci à vos petits dons qui agrémentent notre pain quotidien d’une sauce savoureuse ou nos matelas gonflés à la belle d’un bon lit !)

16.8.2010.Notre Dame de la Garde
Nous avons donc profité de cette escale pour une petite escapade jusqu’à Notre-Dame de la Garde en passant par le Vieux Port. O merveille… Après l’ascension au sommet de ses 147 mètres d’altitude, une messe nous cueillit dès notre arrivée à la crypte. Petite balade panoramique du haut de ce lieu saint où nous demandions à Marie de nous et vous garder !
La suite reste pleine d’imprévus… Nous comptons sur vos précieuses prières et vous envoyons plein de bisous de notre douce affection ! A tout bientôt !

PS: Un partage plein de lumière...

 


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