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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 21:24

 

 

Le soleil caniculaire nous remit en route en ce mercredi 21 où nous cochions notre deuxième semaine parcourue. Oui, vous aurez peut-être remarqué que notre halte s’est prolongée à Chateauneuf, chez Marie et Frank !

Au-delà des explications, la Parole de Dieu de ce mardi 20, (Mt 12, 46-50) priée comme à chaque pause-déjeuner, que nous osions échanger avec nos hôtes, fut éloquente : nous nous étions sentis comme entre frères et sœurs ! Le partage et témoignage faisant, leur « saine curiosité » nous invita à échanger encore plus loin ! Ce doux moment fut « clôturer » par une séance spirituelle, couronnée par un dîner fraternel autour d’un des incontournables de William : « pizza-bière » ! (Quel plaisir au bout de quinze jours ! Vous imaginez son bonheur ! Ahhh, petits bonheurs devenus délices !)

Il fallut se remettre en selle. Nous allions à notre rythme… Nos genoux, fesses, dos, s’appropriaient doucement ce nouveau mode de vie ! Le ciel se voila petit à petit… Les km s’affichaient sur notre compteur… Au bout de 40 bornes, la fatigue se fait pour l’instant encore ressentir ! William prit une bifurcation en réalisant bien rapidement que la rue dans laquelle nous nous engouffrions, n’était pas la bonne direction…

Nous recherchions, à cette heure avancée de fin d’après-midi, mission de chaque jour, l’endroit pour nous installer, sachant que la tente s’avèrerait nécessaire ce soir-là. Je lui proposais de ne pas aller plus loin : un pré nous ouvrait les bras ; il ne fallait plus qu’aller sonner pour demander l’autorisation. Je choisis la maison coquette de droite : une femme me répondit que le pré appartenait à leurs vieux voisins… dont j’aperçus le monsieur au fond du jardin. Je m’y empressais et ne mis pas trop longtemps à le persuader de nous permettre de planter notre tente qui ne changerait nullement le décor de son pré.

21.7.2010.Anges Marie-France et Daniel 

En revenant annoncer la joyeuse nouvelle à mon « petit homme » qui attendait en discutant avec la voisine, son mari rentra du travail. Elle nous proposa alors de venir prendre un verre dans la foulée, ce que nous acceptions avec grand plaisir ! L’apéro fut animé autour d’un amer ! Pensez-vous : nous rencontrions deux alsaciens dans un « bled » paumé du Jura, Abergement-le-Ronce ! C’est guère mieux que Breuschwigersheim, ça ! (Excusez les fautes…)

Daniel (malgré sa grosse journée de travail, commencée à 4h00 du matin jusqu’à son retour, 18h00)  fit la réflexion qu’il serait plus sympathique de continuer à discuter autour du dîner, malgré les quelques peu de pommes de terre préparées par sa femme, Marie-France. Il nous invita même à faire un plongeon dans leur piscine. Comme des enfants tout guillerets, on suivit Daniel dans leur garage pour se rincer d’abord par une rapide douche. Comme nous entrions dans une petite chambre attenant à la salle de bain, il s’exclafa : « Mais vous ne voulez pas dormir ici ? Le lit des enfants est toujours prêt ! »

Le troc de la tente alors que les éclairs au loin illuminaient le ciel assombri, fut vite fait ! Le plongeon piscine fut aussi troqué par un autre ! La rencontre d’Audrina, leur fille trisomique de 20 ans, sortie soudain de sa chambre, fut très touchante et nous « plongea » dans leur vie de famille à laquelle ils nous inclurent si spontanément.

Audrina m’accueillit, m’enlaçant et m’embrassant… Un petit cœur d’enfant, tel le Seigneur nous appelle à être ! Une famille, avec toutes ses réalités quotidiennes, souffrances, joies, questions échangées, simplicité, venait de nous ouvrir grand ses portes, celle de leur maison, et de leur cœur ! Les patates agrémentées de mille et une choses furent un festin… Oui, les anges se manifestaient de toutes sortes ! Soit Loué Seigneur pour tes imprévisibles bienfaits ! Et les anges lointains ne sont pas oubliés : merci à toi Angèle… oui tes fameux pansements (pour l’endroit dont tu n’auras nul besoin de réfléchir) sont bénis !

Nous repartions l’âme en liesse, même si le ciel pleurait tous les nuages du monde, avec la mission de bénir un chapelet d’Audrina à Rome, ou ailleurs !

Pédaler sous la pluie était une autre histoire ! Nous la savourions donc « gaiement », sortant au fur et à mesure nos ponchos, pantalons de pluie, chausse-pieds, k-way…, essuie-glaces… jusqu’à finalement être « à l’abri », mais un peu mouillés quand même !

Notre halte pique-nique fut même royale : nous n’avions jusqu’alors jamais encore eu tant de ponts sur notre route ! Il n’y avait donc qu’à choisir l’heure de pause ou le décor ! Aucune éclaircie ne trouait le ciel et la fraîcheur nous accompagna tout du long de ce jour.

En traversant la petite ville de Seurre, pour y trouver une supérette, la porte de l’église ouverte nous invita à y pénétrer. Ma petite baisse de tension (il est des jours où, en plus de la pluie, pédaler est plus dur pour nous « pauvres femmes » !) me poussa à proposer à William de nous « hasarder » à voir si un presbytère pouvait abriter un curé dans cette bourgade pour demander l’hospitalité.

22.7.2010. Père Marcel curé de Seurre

Après une petite recherche, un prêtre en short sortit du lieu déniché. Une salle de réunion fut mise gentiment à notre disposition. Le sacristain s’enquit de savoir si tout allait bien, malgré la sobriété du lieu guère adapté et nous proposa de nous emmener dîner chez lui et sa femme.

22.7.2010. Anges Marie-thérèse et André

 Si Seurre était marquée par son histoire et par une bienheureuse, Anne-Marie Javouhey, cette ville l’était aussi par ses « histoires de clocher »… Et je pense que si le Seigneur nous avait conduits jusqu’à cet endroit, c’était pour ces paroles échangées : William fut, dans la douceur de ses propos, vraiment inspiré d’apporter une forte prise de conscience à un esprit tourmenté… Nos hôtes voulurent prolonger ce moment, ce que nous acceptions, malgré notre fatigue !

Des anges, des apôtres et Marie, « la première en chemin » !

Au soir de ce 22 juillet, fête de sainte Marie-Madeleine, allongée sur le sol « platement plat » qui pénétrait mon dos « vermoulu », le verrou de ma journée (ma prière) fut tourné par une douce réflexion : je pris conscience que Marie était plus que manifeste sur notre route. Et pour cause ! Avant même notre départ, Sylvie nous avait offert deux médailles : Marie Reine Immaculée et Marie Immaculée Conception ! La liste des personnes rencontrées était plus qu’éloquente : Marie-Louise, Marie-Thérèse, Marie, Marie-France, Marie-Thérèse, Pierre-Marie. A celle-ci s’ajoutait celle des apôtres : Jean, André, Philippe ; et des anges : Gabrielle, William… (oups !) qui m’apporta, pour le petit déjeuner, un escargot et non un éclair (à l’image de notre périple, paraît-il !) …

A.M.javouhey 

Notre matinée fut agrémentée par une visite à Chamblanc (à quelques kilomètres de Seurre) : celle de la maison paternelle de la Bienheureuse Anne-Marie, fondatrice de la Communauté St Joseph de Cluny, missionnaire contre l’abolition de l’esclavage en Guyane. La Sœur Pierre-Marie nous commenta tout cela, pétrie de sa foi pure !

23.7.2010.route abolition esclavage 

Notre remise en selle tardive fut également très sportive : après les belles averses de la journée, le chemin de halage transformé soudain en chemin de terre alourdit nos « petits poids lourds » d’encore quelques nouveaux kilos. Il fallut nous en débarrasser, tout comme retrouver une route praticable. Mais les ondées n’avaient pas dit leur dernier mot ! A 19h, alors que le ciel reprenait un manteau sombre, nous traversions sans doute un des rares villages avant la « voie bleue » le long de la Saône, vers Chalon.

23.7.2010. Halte dans le foin 

La pluie, la nuit, nous mirent en quête de notre campement. Et pourquoi pas une grange, en cette rase campagne… ?! Quelques palabres plus tard, alimentées par la providence des gens sur leur palier à une heure avancée, nous étions allongés dans le foin pour une nuit entre tracteurs, vaches... et moustiques ! Joie de nous réveiller aux gazouillis des oiseaux nichés au-dessus de nos têtes, au meuglement des vaches, et aux démangeaisons des bébêtes dont une me « stigmatisa » l’œil pour la journée. Après le café matinal offert par nos agriculteurs, cap sur Chalon-sur-Saône.

24.7.2010.Le p'ti dej chez Philippe et Valérie 

Pédaler s’avérait être une route… sinueuse, une belle aventure en forme de nombreux « S ». Si elle était sportive, sociale, surprises, elle était énormément spirituelle pour nous : William me témoigna de belles grâce reçues à l’abbaye d’Acey… Je crois que le Seigneur, de sa douce pédagogie, a plus d’un trésor dans son sac pour ses petits enfants ! Pour ma part, mes coups de pédale égrenaient mes Ave Maria ! Ou était-ce plutôt Marie qui colorait ma cadence…

 Traverser Chalon eu son charme : encouragement des gens, questions à la volée, surprise de notre attirail… et son stress : la circulation, un festival d’art de rue et donc une foule invraisemblable ! Malgré notre désir de rester sur la ville pour avoir plus de chance de trouver une messe le lendemain, impossible d’imaginer y trouver un lieu de repos. Il nous fallut quitter Chalon avant la nuit… Après de longs derniers kilomètres, un beau clocher ornait une petite église n’annonçant cependant aucune messe. On fit le plein d’eau au cimetière  et on s’enfonça dans un petit chemin, direction « au petit bois ». Quelques forces ressurgirent pour monter la tente, chauffer notre soupe, croquer dans un saucisson et dormir sous le manteau de Marie.

Notre dimanche 25 fut jour de repos forcé par le Seigneur et par mon petit homme : un mauvais mouvement me coinça légèrement… Autant se ménager : ni vélo, ni messe donc (rien à moins de 6 km), mais réparation vélo et dos, prière, sieste…

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