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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 16:27

 

Après cette nuit, nous étions…

 

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...doublement heureux : l’étape suivante était jalonnée par notre bon évêque de Damas, et, de plus, chez des sœurs !


Sur notre route, encore très chaude en cette mi-novembre, une voiture s’arrêta soudain. Deux hommes en sortirent, nous tendirent un beau calendrier… chrétien ! Simplement « comme cela » ! Par ailleurs, les klaxons, les « hello », les « welcome »  ou les « ahlan wa sahlan » en arabe ne cessaient pas de toutes parts. Enfin, la bifurcation de Khabab fut indiquée. Nous étions pleinement confiants, sans même savoir les possibles qui pouvaient se présenter !

 

Ange Soeur Andrée

Un clocher pointait au loin. La basilique sainte Rita était indiquée. Nous nous y élancions,  en quête des sœurs de Besançon, dont Sœur Andrée, nommée affectueusement par l’évêque maronite de Damas. Je laissais quelques minutes William pour prospecter autour de l’église.

En revenant à ses côtés, une myriade de jeunes essayait d’échanger par tous les moyens. Une chose était sûre : Sœur Andrée ou non, nous étions déjà invités et pas laissés pour compte dans ce village uniquement catholique.

 

Syrie, Syrie… comme tes cœurs sont colorés,

et sur ta palette chrétienne, le mélange reflète le doré !

 

Le message du Christ adressé à Myrna le 10 avril 2004 n’était-il pas telle la source de cette irradiation d’amour que nous vivions ?  http://www.soufanieh.com

 

« Portez l’Orient dans vos cœurs. D’ici a jailli à nouveau une lumière dont vous êtes le rayonnement pour un monde séduit par le matérialisme, la sensualité, la célébrité au point qu’il en a presque perdu les valeurs. Quant à vous, préservez votre authenticité orientale. Ne permettez pas que l’on vous aliène votre volonté, votre liberté et votre foi dans cet Orient. »


Oui, nous avons rencontré une grande liberté dans l’amour, une immense foi en Dieu !


Les choses se mirent donc en place, tout simplement. On nous conduisit chez Tarek et sa maman, voisins de l’église, qui connaissaient les sœurs. S’ils nous reçurent avec thé, fruits et chaleur, nous les quittions avec un pyjama, un chapelet et des sets de tables… Inouïe, dérangeante même que cette générosité débordante.

Tarek nous emmena ensuite à l’autre bout du village, sur les « hauteurs ».

 

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Le toit de la maison des sœurs dépassait effectivement tous les autres. A l’entrée du couvent, Tarek nous quitta. Mais le relais fut vite assuré ! Deux jeunes nous précédèrent et allèrent sonner à la porte. Personne. Un double, triple coup de sonnette, puis, sans attendre, ils nous proposèrent d’aller jusqu’à l’évêché en face. Une sœur nous ouvrit et nous renseigna. Il fallait nous rendre à la basilique…

 

Nous en revenions. Un kilomètre et demi dans un sens, puis dans l’autre puis on recommence. Effectivement. Sœur Andrée ne s’y trouvait pas. Nous retentions l’évêché. Comme le « téléphone arabe » fonctionne plutôt bien et que tout le monde est serviable, on nous assura que « notre » sœur venait de rentrer. Effectivement, la voiture arrivait dans la cour en même temps que nous…


Nous rencontrions alors un bout de femme illuminée comme un rayon de soleil : sœur Andrée, enfin ! Ses deux sœurs de communauté étaient absentes, mais au nom de Mgr Nassar, elle nous ouvrit spontanément et de sa folle générosité sa porte, son cœur, sa conscience aux choses réelles : si nous avions soif, faim, besoin de faire une lessive. Il était presque 17h00 et il est vrai que le petit déjeuner était loin, que nos vêtements apprécieraient un lavage en profondeur. Pour jouir encore plus de cette rencontre, il s’avérait que sœur Andrée, d’origine libanaise, parlait un français courant !

 

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Nous nous affairions alors à nous installer, à préparer ensemble le repas. Après le bénédicité qu’elle me demanda d’entonner, la soirée fut vite improvisée. Elle voulait qu’on lui chante et enregistre un CD pour ses petits protégés du catéchisme. Nous allions ensemble à la chapelle. Ses « précieux bras droits » ne tardèrent pas à nous rejoindre : David et Johnny, deux jeunes catéchistes de 20 ans passés.


Ravie de notre présence à ses côtés, Sœur Andrée nous concocta rapidement le programme de la journée du lendemain. Elle était invitée à l’ordination diaconale de Manshour à 15h00 et souhaitait que nous l’accompagnions. En ce qui concernait le matin, Johnny se proposa de nous faire la visite de la vieille église et de son village.

 

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« Chantez à Yahvé un chant nouveau, car il a fait des merveilles ! » (Ps. 97)


Après le petit déjeuner avec knefle à la libanaise, partagé avec Johnny, nous allions à travers les rues de Khabab, village de quelques 7000 âmes. Chacune d’elle devait sans doute déjà être au courant de la venue de deux Français… Et comme la tradition orientale le veut, chaque personne croisée nous invitait à boire le café.

 

« Heureusement », nous nous contentions du gardien des clés de l’église et de la famille de Johnny.


Non des moindres, je vous l’assure, car je n’ai pu dénombrer la quantité d’oncles, de tantes, de cousins, de… Après le tour dans le vieux village qui nous mena jusqu’à l’église, nous allions  visiter son oncle et sa famille rejoint par les parents de Johnny… qu’il fallut également honorer !

 

Heureusement, leur maison était voisine. Un échange plein de simplicité et d’intelligence se créa de suite. L’heure avançait et un coup de téléphone de sœur Andrée nous rappela qu’il était temps de la retrouver pour la messe d’ordination. En toute amitié, les parents de Johnny nous invitèrent à passer la journée du lendemain ensemble. La réponse sortit aussitôt du cœur et des lèvres de William… et cela ne devait pas être pour nous déplaire !

 

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Après la messe célébrée par Mgr Boulos Borkhoch, les félicitations présentées à Manshour, nous nous retrouvions à l’évêché pour le dîner au milieu de tous les prêtres et sœurs. Un petit homme en taille, tout en grandeur de simplicité et d’humilité, travaillant la terre, plus serviteur que serviteur ! Tel était cet évêque, du haut de ses 80 années.(Surnommé "l'évêque vert")


A notre retour chez sœur Andrée, nous nous mettions à la tâche de notre « mission » : lui confectionner un beau CD avec vidéo des chants qu’elle avait sélectionnés. Mon homme y passa toute la soirée et une partie du lendemain matin. Un matin ouvert par la joie de la célébration eucharistique présidée par Mgr Boulos, et poursuivit par le petit déjeuner en sa présence. Puis, place au ménage, arrosage, partage, jusqu’à ce que notre Johnny vienne nous kidnapper de cette adorable sœur ! Les au-revoir  furent remplis d’émotion…


« Illa’l amam », toujours en avant, avec la confiance en Dieu !

 

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Nous traversions le village, un nouveau « petit frère » à nos côtés. Johnny était un garçon d’une belle pureté de cœur, intelligent, et pour la cerise sur le gâteau, il étudiait le français depuis 4 ans. Notre arrivée dans sa famille fut pétrie de chaleur humaine ! Ils nous demandèrent si nous avions visité Maalula, Georgette étant née dans ce village qui faisait toute leur fierté. Ce fameux Maalula nous poursuivait décidément ! En deux temps trois mouvements, ils nous proposèrent de nous y emmener le lendemain. Nous n’avions qu’à annuler la prochaine famille proposée par Sœur Andrée pour notre escale suivante.


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Le soir-même, la famille s’agrandit de celle d’un des oncles, Samir, de passage à Khabab pour un mariage. Ayant eu des échos de nos petites prestations de chants et comme les enfants étaient musiciens, nous passions ensemble une soirée plutôt insolite. Après un melting pot  de chants arabo-anglais-français, la discussion évolua dans le domaine de la thérapie. Le parcours professionnel de William interpellait, et comme Samir était en grande souffrance, il s’ouvrit en toute transparence. Ce moment fort de confidence, de larmes, fut achevé par un magnifique dîner à l’oriental avec houmos, aubergines farcies aux noix, fromages, halva au beurre…

 

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Ce vendredi, Johnny vint nous réveiller de bon matin.

Maalula… Nous en étions désormais à quelques 120 kilomètres… Mais ce nom n’était-il pas revenu trop souvent pour que nous passions encore à côté ! Et cette fois-ci, la proposition n’avait pas été anodine : nous y allions avec notre guide « maalulienne », Georgette, notre traducteur, Johnny et notre chauffeur, son cousin, Jack.

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Maalula, au nord de Damas, village construit dans la roche où la langue du Christ est toujours parlée. Nous avons d’ailleurs eu la chance d’entendre le Notre Père en araméen. Dans le couvent des saints Serge et Bacchus, au fond d’une magnifique petite église, le premier autel païen (daté d’avant l’ère chrétienne, sur lequel on devine encore les traces de couteau des sacrifices et sous lequel une ouverture laissait s’écouler le sang des animaux) est conservé. Une autre particularité repose dans le deuxième couvent, celui de sainte Thécla : une icône d’où suinte de l’huile.

 

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Après ce clin d’œil spirituel, nous allions gambader sur les hauteurs de Maalula à travers les vestiges d’un village dont les grottes servaient d’habitation.

 

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Puis au milieu d’un labyrinthe de ruelles ce fut la tournée de la famille de Georgette, associée à la tournée gastronomique : taboulé chez la cousine, plat typique chez la tante, et café-petits gâteaux chez la maman… Nous ne manquions pas, avant notre retour, d’aller visiter le vieil oncle, buriné par le travail, qui vivait bien simplement, isolé, tel un ermite, dans sa ferme


 

La dernière soirée avec notre petite « famille » syrienne fut un réel plaisir de partage et les quitter le lendemain fut chose émouvante. Inutile de vous dire qu’ils nous sommaient de revenir pour de plus longues vacances ! Après un repas de rois avec taboulé, kibbeh et frites, ils nous accompagnèrent jusqu’à l’entrée de l’autoroute.

Direction Izra’a où le père Elias...

 

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