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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 14:30

 

 

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Les quelques 7 heures prévues pour nous emmener à notre destination se transformèrent en une aventure !

Et pour cause ! Premiers contacts avec l’administration syrienne pour l’obtention de nos visas. Heureusement qu’Omar, un des chauffeurs du bus, nous accompagna pour les transactions. Après les formalités normales (quoique difficile d’inventer le nom d’un hôtel où nous ne savions pas encore où nous allions dormir en arrivant), l’attente normale, les choses se « corsèrent ».

Notre Omar passait d’un bureau à l’autre, était envoyé d’un agent à l’autre… et commença à « s’échauffer ».

Un gradé intervint alors, tout sourire à notre égard. Tout d’un coup, nos tampons étaient enfin apposés et ce monsieur nous salua bien courtoisement. Nous rejoignions notre bus et tout son équipage qui avait patienté plus d’une heure et demi, pour et avec nous !


La bonne humeur fut de la partie en cette longue fin de voyage, le rire universel de mon William aidant ! S’il ne parlait guère l’anglais, son rire lui donnait la réplique à toutes les discussions de toutes les langues du monde !

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Puis, enfin… Marhaba Damas ! 19h30, nuit noire… Il nous fallait effectivement trouver un hôtel ! Les nuits blanches à notre âge, le dos tassé, les pieds gonflés et les fesses endolories par tous ces kilomètres, nous aspirions à trouver un endroit rapidement !

Nous nous élancions à l’aveuglette, nous retrouvions  sur une grande, trop grande route, et de plus à l’opposé du centre ville. Après quelques kilomètres et « appels au secours »,  la ville nous ouvrait ses portes. Un agent de police en moto nous escorta jusqu’à un rond point pour nous guider sur la bonne voie.

Arrivés au square centralisant nombreux hôtels, je partais à la chasse du « meilleur marché »… Descendant bredouille d’un 4 étoiles, un homme me demanda dans l’ascenseur si c’était l’endroit où j’allais dormir. C’est ainsi qu’il nous escorta jusqu’au lieu où nous allions passer un peu plus qu’une nuit…

 

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Et oui, Damas, ville historique, mais aussi mystique, et imprévisible. Il était certain qu’il fallait nous y arrêter au moins pour la journée ! Saint Paul nous invitait à y vivre quelque chose, nous aussi !

Après avoir fouiné quelques informations à l’office du tourisme, nous plongions dans la « fournaise » de ce

mercredi 10 novembre.

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Rafraîchis d’un jus de canne à sucre, nous nous élancions, plan à la main, au cœur de la vieille ville, parfumée de toutes ses odeurs, colorée de multiples épices. Un essaim allait, venait, négociait. Les voiles noires côtoyaient les publicités de lingerie, les étales arboraient les variétés les plus diverses de produits.

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En nous orientant à la recherche de la célèbre mosquée d’Ommayyad, nous arpentions une ruelle engorgée de pratiquants. Les suivant, nous entrions dans un lieu de culte très vivant : après avoir revêtu la djellaba, nous pénétrions dans d’immenses salles jonchées de tapis : lustres, mausolées, femmes en pleurs…

 

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Nous découvrions ensuite cette ancienne église transformée en mosquée, dont le mausolée abrite la tête de Jean-Baptiste. Véritable joyau : mosaïques, boiserie, architecture…

 

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En nous « perdant » à travers les souks, nous atteignons les ruelles typiques du quartier chrétien, à la recherche de l’église de saint Paul…

 

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Nous frappions à la porte d’un couvent de sœurs de  Saint Joseph, échangions avec l’une d’elles puis, continuant notre chemin, des cloches appelaient au loin à la messe. Au milieu de ce labyrinthe et des échos de tous les muezzins à la ronde, William, convaincu, partit à la recherche de l’église qui venait de sonner…


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Mission quasi impossible dans ce dédale de ruelles. Et pourtant ! Restant concentré sur le tintement des cloches qui n’était plus qu’un souvenir, il nous conduisit sur la bonne voie. Une messe de rite maronite était célébrée.

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L’ « Abouna » Gabriel vint nous saluer dans un bon français à la sortie, nous invita à nous joindre à un groupe de pèlerins accompagnés des frères de Notre-Dame des Neiges, autour d’une rencontre avec l’évêque maronite de Damas, Mgr Samir Nassar.


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Comme le monde est petit et que l’Eglise est une famille, il se trouvait que j’avais déjà « croisé » le frère Etienne, de Sélestat ! Et quelques pèlerins étant alsaciens, vous devinez la suite… Une femme du groupe vint me saluer, avec un magnifique accent qui sent bon son terroir. Puis de me dire qu’elle était de la région d’Obernai. En réfléchissant très peu, je me souvins tout de suite qu’Agnès était de Valff et que, quelques 12 ans plus tôt, au cœur d’une troupe d’évangélisation, j’avais fait sa connaissance…

La discussion-café avec l’évêque ne dura guère.


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En effet, les pèlerins avaient la possibilité de pouvoir encore célébrer une messe à saint Athanias, lieu où saint Paul avait recouvré la vue et été baptisé, après sa conversion. Sans trop nous poser de questions, nous emboitions le pas.

Mais avant de quitter l’évêché, Mgr Samir nous invita à déjeuner chez lui le lendemain. Nous pensions reprendre la route… Les projets du Seigneur sont bien au-dessus de ce que nous pouvons imaginer ! Nous acceptions donc joyeusement cette proposition bénie.


Vivre une messe était toujours un cadeau… Vivre une messe en français, l’était encore plus… Nous étions donc ce soir-là doublement comblés ! Après cet « enfouissement » au creux du souvenir de notre baptême, sur les pas de saint Paul, nous faisions un bout de route avec nos pèlerins qui se laissaient guider sans savoir la suite de leur programme. A l’instant où ils s’engouffraient dans un restaurant, Agnès nous convia à les suivre, William étant de toutes évidences affamé en cette heure tardive. Dîner de roi à la « syrienne », où nous fûmes heureux d’échanger avec les uns et les autres.

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Après ces moment inespérés, il fut agréable pour rentrer -et digérer- de se « promener » au travers des souks fermés et presque déserts. O combien le Seigneur nous avait encore choyé !

Le lendemain, non que nous nous étions perdus dans les innombrables ruelles de la vieille ville…, mais nous arrivions tout juste à l’heure chez l’évêque. Cet homme était d’une simplicité innommable, nous mettant à l’aise, comme ses enfants.

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Nous passions un doux moment en sa compagnie, avec les trois prêtres qui l’entouraient, échangions toutes sortes de réalités dont celle des chrétiens en Syrie.

Après ce délicieux « frik » (blé cuisiné de façon « frotté », à l’orientale, servi avec du fromage blanc et parsemé d’amandes), nous partions à la recherche de notre Dame de Soufanieh, dont nous avions entendu parler :

une icône de la Vierge suintant de l’huile, accueillie par une femme, Myrna, dont les paumes de main et le visage vivaient ce même miracle … Nous passions un intense moment de prière silencieuse achevée par un chapelet, en arabe, guidé par Mirna.

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Après la messe, nous replongions dans le monde et son tourbillon. L’envie de profiter des prestations très bon marché d’un hammam nous emmenèrent à travers quelques ruelles isolées, guidés par un policier qui, pour nous accompagner, n’avait pas hésité à abandonner son poste. C’était les horaires d’ouverture pour hommes.

 

Laissant le mien se refaire une santé, je prenais donc seule le chemin de l’hôtel. A son retour, William arborait un visage lumineux et un joli pansement… Ce qui était censé être relaxation s’était transformé en mini-torture. Une micro-déchirure à la main avec un macro-repos de vélo… Notre séjour damasquin se prolongeait donc…

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Nous profitions de ce  « mal » pour nous évader à Seydnaya, (littéralement « chasse à la gazelle »), village à la fois musulman et chrétien où une icône miraculeuse suinte de l’huile. Nous ne réalisions pas qu’à quelques kilomètres de là se trouvait un autre village, Maalula, fort de la tradition chrétienne, où l’araméen, la langue du Christ, était encore parlé.


A notre retour, un Syrien émigré au Koweït, rencontré la veille, à l’hôtel, nous offrit gentiment de nous emmener apprécier la vue de Damas depuis la colline, by night. Moment riche en échange et qui nous entrouvrait déjà la porte de ce qui allait suivre pour nous en cette terre… Nous n’étions en effet qu’à nos balbutiements de la rencontre avec les Syriens ; mais une générosité naturelle, un désir spontané de rendre service semblaient inonder ce peuple.


Comme le Seigneur nous gâtait malgré notre « arrêt forcé », nous eûmes droit ce dimanche à une messe en français ! Ayant prospecté la vielle, nous avions trouvé un couvent. Au cœur  de pères franciscains, un prêtre lazariste célébrait l’eucharistie. Saint Vincent de Paul nous accompagnait discrètement !!

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Notre dernier après-midi dans cette capitale fut consacrée à finir notre « tournée » des églises. Il manquait à notre pèlerinage la « cathédrale Maryam » de la vieille ville. Nous partions donc à sa recherche, lorsque nous fûmes interpellés au milieu de la foule par Abouna Gabriel. En discutant, il nous fit comprendre que nous étions vraiment passés à côté d’un trésor, celui de Maalula… Le soir tombant vite, nous décidions cependant de rester au cœur de la vieille ville…


Notre départ de Damas ce lundi 15 novembre fut mémorable : embouteillage, pollution, chaleur écrasante… et turista à la clé. Au bout de plus de 20 kilomètres, nous envisagions de nous arrêter pour manger un « schwarma » et surtout prospecter pour une escale sûre pour la nuit. Le soleil commençait à pâlir ; les intestins fragilisés nous avaient par ailleurs épuisés. Si Mgr Nassam nous avait parlé du village de Khabab et de ses sœurs, nous en étions encore loin…

Monsieur Jamal

Nous sortions à la première aire de repos de l’autoroute, à hauteur d’Al Kisweh. Se faire comprendre ne fut pas une mince affaire. Mais une chose était sûre : ni hôtel ni autre hébergement à la ronde. Enfin… à la façon française ; car soudain, à la mode « syrienne », un petit hôtel, qui n’en était pas vraiment un, nous ouvrait les bras. Le propriétaire du magasin, à côté du « kebbabier », nous proposa une nuit au-dessus de son restaurant. Monsieur Jamal était bon commerçant mais son prix était un peu élevé pour les prestations sommaires, voire inexistantes : un tapis au sol, une couverture, un lavabo, et en supplément, bruit et lumière toute la nuit. Nous négocions quelque peu, sans grande difficulté, le thé et les fallafels nous étant offerts.


Après cette nuit, nous étions...


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commentaires

R
salut à vous deux Sonia et William, la croisière aux Antilles<br /> est terminée depuis une semaine, et je viens de me mettre à la lecture de votre blog. C'est super d'avoir pu vivre des<br /> moments pareils.On espère garder le contact. Bisous, Régine<br /> et Fabrice :le "padre"
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M
<br /> très heureuse de vous suivre. J'attends la suite avec impatience. J'ai lu recemment l'histoire de Soufanieh et, "par hasard" on m'a offert l'image peu après. J'ai aussi rencontré les soeurs de<br /> selestat et je savais qu'elles allaient en Syrie. Oui, notre Dieu est merveilleux. Bises à tous les deux. M Hélène Dirringer<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> merci pour tes encouragements qui nous touchent et nous accompagnent. Oui notre Dieu est bon !<br /> <br /> <br /> Dans sa tendresse, et en communion de prière, (on en a besoin, malade aujourd'hui et demain, grand jour, normalement), on t'embrasse<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />